Le pacte de stabilité budgétaire voulu par Angela Merkel pourrait être revu en accord avec François Hollande s'il remporte les présidentielles. La Chancelière allemande, constatant que, selon les sondages, Nicolas Sarkozy serait battu, fait preuve de réalisme.
Le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), plus connu sous le nom de pacte budgétaire européen, doit, pour entrer en vigueur, être ratifié par 12 des 17 pays de la zone euro. Critiquée dans son pays pour en avoir trop fait pour soutenir Nicolas Sarkozy et face aux sondages persistant à le donner battu au second tour, la Chancellerie a pris contact avec l'équipe de François Hollande. "Il n'y a pas de contacts officiels entre le PS et la chancellerie" nuance cependant Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale et "conseiller spécial" du candidat socialiste.
D’après une confidence rapportée par le Spiegel, Angela Merkel envisagerait l'ajout d'une annexe au traité européen de stabilité concernant les leviers de la croissance, notamment pour les euro-obligations. Cette idée également soutenue par François Hollande, pourrait permettre de trouver un accord franco-allemand si le candidat socialiste est élu.
Du coté socialiste, un membre de l’équipe de campagne cité par le Nouvel Observateur relativise les craintes de l’exécutif allemand concernant une victoire socialiste, en déclarant :
On ne touche pas au traité lui-même, et en particulier aux clauses concernant l'automaticité des sanctions et la réduction des déficits".
Referendum irlandais sous influence française
Négocié depuis décembre, la version du pacte présentée début mars a déjà été refusée par le Royaume-Uni et la République Tchèque. Hier, Angela Merkel, qui était à Prague, a déclaré à la sortie de son entretien avec son homologue tchèque Petr Nečas que
pour l’Allemagne, il est important que le Pacte soit signé par les pays de la zone euro"
La chancelière c’est même félicitée de la convergence des points de vue sur la politique économique entre les deux pays laissant ainsi planer le doute sur un possible changement d’avis de la République Tchèque. Toutefois, l’adoption n’est pas encore d’actualité pour les Tchèques.
L’Irlande a, pour sa part, pris le risque de devoir dire "non" au projet de pacte, la décision étant soumise aux Irlandais par referendum le 31 mai.
Quelques semaines après l’élection française, la renégociation ou pas, selon les directives du futur président influera sur le choix des Irlandais. Si le traité est en passe d'être modifié, on imagine mal les Irlandais se bousculer pour aller voter un texte en instance d'être caduc.
L’épilogue de ces négociations ne devrait pas être connu avant le premier Conseil européen post présidentielles françaises, le 28 et 29 juin. Sauf si 12 pays ratifient le pacte sans attendre la France, l’Irlande et la République Tchèque. Un passage en force qui était préconisé par Angela Merkel jusqu'à la semaine dernière.