Crise oblige, les prix de l'immobilier continuent de baisser légérement en France. Même tendance à Londres et à Rome où le marché de la pierre avait atteint des sommets en 2011. Mais le constat est tout autre pour l'Espagne, victime de transactions en chute libre.
Après avoir longtemps résisté à la crise économique, les prix de l'immobilier ancien sont en léger déclin en France. Malgré une hausse de hausse de 1,3% sur un an d'après l'Indice Notaires-Insee publié le 31 mai, le marché hexagonal se replie de 0,7% par rapport au dernier trimestre 2011.
Dans la capitale, après des années de fortes augmentations pour les appartements anciens, le prix moyen du mètre carré avait atteint un record à 8.370 euros au 3ème trimestre 2011. Mais, comme ailleurs en France et en Europe, la hausse des prix marque, enfin, timidement le pas.
Ce n'est une chute libre comme en Espagne, loin de là. Les prix n'ont reculé de 1,1% à Paris au premier trimestre. La baisse est cependant plus marquée qu'en proche banlieue. Mais le mètre carré moyen se négociait toujours à 8.260 euros fin mars dans la capitale.
En 2011, les ventes des appartements anciens avaient progressé de 16% à Paris, de 26% en petite couronne et de 22% en grande couronne. Une situation qui avait alors inquiété la Chambre des notaires de Paris pour qui,
à plus long terme, la question fondamentale de la dégradation progressive de la solvabilité des ménages reste posée".
Et bien que le prix du mètre carré soit légèrement redescendu, Paris reste, avec Londres, une des villes les plus chères d’Europe.
En province, les conclusions ne sont pas les mêmes. Loin de là ! Le prix du mètre carré y est bien plus faible en ce début 2012. Avec 1 850 euros en moyenne pour les villes de plus de 20 000 habitants, la différence de prix avec la capitale se creuse. Les régions Alsace, PACA et Rhône-Alpes sont les plus chères avec 2500 euros le mètre carré en moyenne.
L’Espagne en pleine crise
En Espagne, le marché de la vente de logements s’est effondré sur un an de 26% en janvier et de 31,8% en février. Cette baisse est constante depuis trois ans.
Pour acheter, encore faut-il pouvoir emprunter. Et la contraction du crédit hypothécaire devrait perdurer, selon la Banque d’Espagne. Chat échaudé craint l’eau froide : alors que leur taux de créances douteuses a grimpé en trois ans à plus de 5%, les banques sont devenues extrêmement prudentes et accordent désormais des crédits immobiliers au compte-gouttes.
Elles ont également sur les bras un parc immobilier vide qui ne trouve pas preneur. Ce sont les dizaines de milliers d’immeubles récupérés auprès des promoteurs en défaut de paiement. La bulle spéculative a laissé derrière elle, en éclatant, plus d’un million de logements neufs invendus ou non terminés.
Ecouler cet excédent prendra du temps et ne favorisera pas la reprise du marché. Ceci d'autant plus que les mesures d'extrême austérité décidées par le nouveau gouvernement ne peut qu'accentuer l'insolvabilité des ménages.
Seul fait notoire, 60% des ventes se font aujourd’hui dans les régions les plus urbaines: l’Andalousie, la Catalogne, la Communauté de Madrid et la Communauté de Valence.
La baisse des prix de l’immobilier n'a été que de 15% en deux ans dans ces régions relativement épargnées, selon la société immobilière Tinsa, alors que dans d’autres pays frappés par la crise immobilière, l’ajustement a été beaucoup plus radical.
Cela dit, compte tenu du niveau exorbitant atteint lors de la période spéculative, les prix peuvent encore baisser. En attendant, les acheteurs potentiels préfèrent louer leurs logements, car ils le font à moindre coût et plus facilement qu’autrefois, le nombre d’immeubles en location ayant augmenté à la faveur de la crise.
Londres commence à baisser
En Grande Bretagne, les prix à l'achat commencent à baisser légèrement. Le prix moyen pour un logement y est maintenant de 166 000 livres (soit 205 000 euros), d'après l'institut Nationwide. La fin des aménagements fiscaux pour l’achat du premier logement semble donc avoir conduit les Britanniques à reporter leurs envies d’investir dans la pierre. Toutefois les chiffres restent aléatoires selon les mois et les différentes études. Pour certains groupes immobiliers, le nombre de ventes serait le signe d’un début de ralentissement général du marché. A Londres, le mètre carré tourne toujours autour des 8.000 livres (environ 9.700 euros), ce qui en fait une des villes les plus chères d’Europe.
De nombreux agents estiment que l'environnement macro-économique défavorable devrait continuer à influer fortement sur les prix: la pression du chômage et, comme en Espagne, la difficulté d'obtention de crédits devraient engendrer une stabilisation, sinon une rechute. Ils prévoient une baisse des prix à la vente de 3% d'ici la fin de 2012.
Rome encore trop chère
En Italie, la crise de l’immobilier dure, comme en Espagne, depuis trois ans. Les prix ont chuté de 4% depuis le début de l'année en moyenne. Coté ventes, les prix des appartements dans les grandes villes, notamment dans la capitale, restent néanmoins élevés. A titre d’exemple, un trente mètres carrés situé dans le centre de Rome, en rez-de-chaussée, sans cuisine, sans lumière et sans placards, est vendu 360.000 euros. Selon Tecnocasa, le numéro un des intermédiaires de l’immobilier, les prix à la vente devraient chuter de 5% d’ici à la fin de l’année dans les grandes métropoles.