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François Hollande, pour une Europe du compromis

lundi, 16 avril, 2012 - 13:28

Le candidat socialiste est-il un Européen dans l’âme? Son parcours politique lui a permis d’apprendre des voisins européens dont il s’inspire. Jugé "novice" en matière d’Europe par l’hebdomadaire britannique The Economist , le candidat s'est entouré d'euro-pratiquants convaincus.

Le candidat socialiste n'a pas baigné dans la culture européenne dans sa tendre enfance. A Rouen, son père, candidat malheureux aux minicipales de 1959 et 1965, était proche de Jean-Louis Tixier Vignancour, ardent défenseur de l'Algérie Française.

Il n’a jamais vécu dans un autre pays européen. Il prend conscience de l’Europe politique en construction lors son passage à l’ENA à la fin des années 70.

En 1997, alors premier secrétaire du Parti Socialiste, il entame des discussions avec les présidents des membres du Parti socialiste européen afin de préparer les élections européennes de 1999. Tête de liste du PS, il sera élu mais démissionnera quelques semaines plus tard afin de se consacrer à ses fonctions locales. En 2004, il s’investit dans le processus de modernisation de la gauche européenne en soutenant le courant social-démocrate.

"Quelques bases d’allemand"

Son équipe de campagne réunit des Européens convaincus. On retrouve le catalan Manuel Valls à la communication, l’ancien ministre chargé des Affaires européennes, Pierre Moscovici, à la direction de campagne et quelques eurodéputés.

Souvent critiqué pour son manque d’expérience internationale, François hollande a eu l’occasion de se rattraper depuis le début de la course à la Présidence de la République. En déplacement à travers l’Europe, il a entretenu son bon niveau d’anglais et ses "quelques bases d’allemand" quand il a rencontré les dirigeants du SPD allemand à Berlin. Avec José Luis Zapatero à Madrid, le leader de la gauche tchèque à Prague et le travailliste d’Ed Miliband à Londres, il a soutenu l'idée d'une Europe sociale et solidaire. Avec toujours la même approche: le dialogue et le compromis avec les partenaires de gauche comme de droite.

En meeting le 17 mars, il explique son attachement à l’Europe par un constat:

Je fais partie de la génération des hommes et des femmes à qui l’Europe paraît si familière, si évidente, si naturelle." 

Le projet de François Hollande

Même si le projet européen de François Hollande n’a pas eu une place centrale lors ses différentes interventions, il l'a détaillé à plusieurs reprises ces derniers mois. Souvent réduit par ses opposants et certains médias au pacte budgétaire et au refus des dirigeants européens de le rencontrer, ce programme est précis.

Trois propositions importantes ressortent :

  • La renégociation du pacte budgétaire imaginé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy "privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne dans cette direction".
  • Lancement de grands projets écologiques européens orienté vers les technologies et les transports ferroviaires des marchandises. A cela s’ajoute la mise en place d’une contribution climat- énergie aux frontières de l’Europe.
  • Adoption par l’Union européenne d'une directive sur la protection des services publics.

Francois Hollande évite, dans ses discours, de faire de Bruxelles un bouc émissaire. Il critique néanmoins les plan de sauvetage de la Grèce et le rôle néfaste de la finance internationale. Il renégociera le pacte budgétaire en demandant un assoulissement de la "régle d'or" et des mesures pour relancer la croissance.

Déjà vu ailleurs

Outre le projet européen, le candidat Hollande propose des réformes ayant déjà été mises en œuvre ailleurs en Europe. Notamment:

  • La taxation des hauts revenus

Parmi ses propositions fiscales, la taxation à hauteur de 75% des revenus supérieurs à 1 million d'euros fait office de symbole. Pour mesurer l'incidence de cette nouvelle tranche fiscale, en prenant pour exemple un contribuable gagnant 1,2 millions, Myeurop a comparé le montant exact de ses impôts en France, Allemagne, Belgique, Espagne, Italie et Royaume-Uni

  • Le mariage et le droit à l'adoption des couples homosexuels

Ces engagements sur le mariage des couples de même sexe et le droit à l'adoption visent à s'aligner sur la législation dans plusieurs pays européens. En juin 2011, un projet de loi visant à légaliser le mariage gay avait déjà été soumis par le groupe socialiste à l’Assemblée nationale.  




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