Le 15 mai 2011, le mouvement des indignés commençait sur la Puerta del Sol à Madrid. lainformacion.com a réalisé un documentaire en immersion sur la place. Myeurop a rencontré Adriano Morán, le réalisateur, et vous propose de regarder en avant-première la version française du film.
Pendant 25 jours, entre mai et juin 2011, de nombreux Espagnols ont occupé la Puerta del Sol [Place centrale de la capitale] après une manifestation pacifique le 15 mai. Ainsi est né le mouvement dit du "15M" ou des "Indignados".
En seulement deux semaines, des dizaines de milliers de personnes se joignent à eux pour former une petite médina au cœur de la capitale de l'Espagne. Le journaliste-réalisateur-graphiste Adriano Morán et ses collègues du site d’information espagnol lainformacion.com ont filmé dés le début cette occupation.
Un travail de longue haleine
Les 50 heures d'enregistrement issus de 25 jours de travail intensif permettent aujourd’hui de comprendre ce qui s'est vraiment passé. Ainsi l'équipe essaye de comprendre comment cette place est de venu un symbôle et a pu engendrer un tel mouvement contestataire qui a fait tâche d'huile un peu partout dans le monde.
"La Plaza, la gestation du mouvement du 15 mai" est le premier documentaire produit par un média espagnol numérique, Lainformacion.com, en collaboration avec la société de production Media Medina.
Vrai travail de journalisme, il permet de comprendre le désarroi d’une population propulsée dans une crise qu’elle ne peut gérer. Entre moments de débats, confessions des protagonistes, violences et interrogations, ce film de 84 minutes, aujourd’hui traduit en français, donne la parole à tous les acteurs de la plaza del Sol.
Réalisateur: Adriano Morán
Producción executive: Lainformacion.com, Javier Reyes
Script et images: David Tesouro / Adriano Morán
Journalistes: Laura Albor, Laura Pintos, David Tesouro, Adriano Morán
Assistants de redaction: Jose Manuel Rodríguez, Víctor Navarro
Montage et effets spéciaux: Alejandro Navarro / Quique Herrero / Antonio Pasagali
Musique: Javier Álvarez / Dúo Cobra
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Adriano Morán, le réalisateur revient sur ce tournage à l’heure de la sortie de la version française.
Qu'est-ce que lainformacion.com ?
C'est un média exclusivement sur internet, un pure player. Aujourd’hui c’est le 5ème site d'info le plus lu d'Espagne. C'est un média innovateur qui parie sur une nouvelle forme de narrations [vidéo, graphique, écrit] et le partage sur les réseaux sociaux afin d'augmenter l'audience. Nous parlons très peu de politique et nous essayons de fuir des schémas traditionnelles du journalisme.
Pouvez-vous expliquez comment vous ai venu l’idée de faire ce documentaire en ligne et comment avez-vous pu le financer ?
Tout a commencé parce ce que nous tournions de courts reportages vidéo. Au bout de la troisième ou quatrième journée, nous nous sommes rendus compte que cela avait une plus grande portée et que cela méritait un traitement plus long et plus profond. Le financement a été pris en charge par lainformacion.com, mais il est certain que cela a été surtout possible grâce à la baisse du coût de la nouvelle technologie HDSLR qui a été utilisé.
Comment avez-vous réussi à être intégré dans les indignés ?
Nous ne nous sommes pas intégré. Nous montrons ici ce que nous avons vu tout en essayant de maintenir une certaine distance.
On voit dans le film la gêne de certains face aux caméras. Avez eu des difficultés particulières pour filmer les débats et la police ?
Il était difficile d'obtenir des déclarations des participants. Ils et elles nous redirigeaient vers les porte-paroles. De plus, au début du mouvement surtout, les assemblées étaient interdites aux caméras.
Comment le public a-t-il réagit au moment de la projection ? Et Noelia, Alvaro, Sara et Raphaël… ?
Nous avons vu quelques larmes. Je suppose qu’il y a une forme de nostalgie.
Comment avez vous vécu cette période et les semaines suivantes ?
Surtout avec beaucoup de fatigue parce que nous ne nous sommes jamais reposés, pas un jour, pas une nuit. Nous avons, comme les Indignés, campé à la Puerta del Sol. Ensuite, nous avons essayé de maintenir une distance avec les événements en regardant tout ce qui s’est passé avec une forme de fierté propre à l’Espagne. Ce pays d'habitude si passif où un tel mouvement collectif a pu émerger.