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Homophobie : la France a encore des progrès à faire

mardi, 15 mai, 2012 - 14:06

Le 17 mai 1990, l’OMS retirait l’homosexualité de sa liste des maladies mentales. Vingt-deux ans jour pour jour après cette avancée majeure, la 8ème journée mondiale de lutte contre l’homophobie est célébrée dans plus de 70 pays. Classement européen. La France reste à la traine.

Comme chaque année à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, l’ILGA-Europe, branche européenne de l’International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association, publie une carte de l’état des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) sur l'ensemble du continent.

La Rainbow Map de l'Europe

L’association a évalué 49 Etats européens sur leurs lois et pratiques administratives protégeant ou violant les droits des personnes LGBT dans 42 catégories différentes regroupées autour de :

  • Législation antidiscriminatoire
  • Reconnaissance légale des personnes transgenres
  • Reconnaissance des couples de même sexe
  • Droits parentaux pour les couples de même sexe
  • Référence dans le droit criminel à l’orientation sexuelle et l’identité de genre
  • Liberté de se réunir (Gay pride notamment)

Chaque critère donne un ou plusieurs points s’il est rempli, ou en enlève un dans le cas d’une atteinte aux droits fondamentaux des personnes LGBT. Un classement des pays est ensuite réalisé entre un maximum de 30 points (respect des droits de l’homme et égalité totale des personnes LGBT) et un minimum de -12 points (grave atteinte aux droits de l’homme et discrimination des personnes LGBT).

Des progrès à faire pour tous

Sur les 49 pays évalués, 23 sont en dessous de la note moyenne qui est de 6. Cinq l’atteignent tout juste (dont la France) et 21 la dépassent. La Grande-Bretagne est en tête avec ses 21 points, et la Russie et la Moldavie sont les lanternes rouges avec -4,5 points. Aucun pays d’Europe ne procure une égalité totale devant la loi pour les personnes LGBT, et tous, même les mieux notés, ont encore des progrès à faire. Linda Freimane, co-présidente de ILGA-Europe :

L’Europe se considère comme un leader mondial en matière de droits de l’homme et d’égalité, mais la Rainbow Map et l’Index montrent clairement que nous sommes encore bien loin de pouvoir revendiquer le titre de champions des droits des personnes LGBT".

Certains pays évoluent dans le bon sens, d'autres régressent. L’Allemagne et le Portugal ont ainsi fait de gros progrès ces dernières années. A l'inverse, la situation reste très mauvaise à Chypre, en Italie, en Lettonie, à Malte, en Turquie et en Ukraine. Et en Lituanie et en Hongrie, l’association estime que les discriminations s'amplifient.

Agir au niveau communautaire

ILGA-Europe, fondée en 1996, est une ONG qui a pour mission de représenter les 300 associations nationales LGBT au niveau européen, à travers notamment son statut participatif au sein du Conseil de l’Europe. Elle s'oppose à toute forme de discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre ou son expression.

Jusqu’à présent, les institutions européennes ne sont pas compétentes pour légiférer dans des domaines comme les affaires familiales et le mariage, qui sont encore à la charge de chacun des Etats-membres de l’UE. Il n’existe ainsi aucune législation européenne commune pour les droits des personnes LGBT.

Il y a un nombre important d’accords internationaux et européens contre les discriminations basées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre et tous les pays de l’Europe peuvent faire plus pour au moins parvenir au niveau des standards européens",

souligne Martin Christensen, co-président d'ILGA-Europe.

Si aucun pays d’Europe ne réprime plus l’homosexualité dans sa législation, elle est encore passible de peine de mort dans sept pays, et de prison dans près de 80 pays dans le monde.




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