Rebekah Brooks, l'ancienne Rédactrice en chef du tabloïd News of the World, vient d'être inculpée dans l'affaire des écoutes téléphoniques qui n'en finit pas d'éclabousser la presse, la police et les responsables politiques britanniques depuis l'été dernier.
L'affaire semble interminable. L'enquête policière concernant les écoutes téléphoniques effectuées par le tabloïd britannique News of the World a débouché le 15 mai sur les premières inculpations, dont celle de Rebekah Brooks, ex-protégée du magnat des médias Rupert Murdoch.
Cette ancienne rédactrice en chef du quotidien, son mari et quatre autres personnes ont donc été inculpés pour "entrave au cours de la justice". Un délit théoriquement passible au Royaume-Uni d'une peine de prison à vie. Mais dans la pratique, les peines d'emprisonnement prononcées sont généralement de quelques mois à trois ou quatre ans de réclusion.
Ces six membres du groupe "News International", regroupant journaux britanniques au sein de l'empire Murdoch, ont été inculpés pour avoir tenté de dissimuler des preuves à la police. Selon l'acte d'inculpation, Rebekah Brooks aurait très précisément cherché à "enlever sept caisses de documents des archives de News International" et à "dissimuler à la police des documents, des ordinateurs et du matériel électronique".
Une décision "injuste"
Ces inculpations sont les premières depuis la réouverture début 2011 de l'enquête sur les écoutes. Une affaire aux innombrables ramifications et qui a conduit à l'arrestation, puis à la libération sous caution, d'une cinquantaine de personnes, dont un ex-conseiller du Premier Ministre britannique David Cameron.
En attendant le 13 juin, date à laquelle ils seront présentés à la justice, Rebekah Brooks et son mari ont dénoncé un "emballement judiciaire sans précédent" et ont regretté une décision "injuste".
Quand tous les détails de cette affaire seront connus, ce qui s'est passé aujourd'hui sera perçu comme un cirque coûteux"
News of the World était le tabloïd le plus populaire de la presse britannique. Soupçonné d'avoir fait écouter environ 800 personnes, dont de nombreuses personnalités politiques et célébrités, le journal a cessé de paraître l'été dernier et a été contraint d'indemniser des dizaines de victimes.