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Le vrai visage du nouveau président Serbe

mardi, 22 mai, 2012 - 14:02

Le nouveau président serbe, Tomislav Nikolic, serait devenu fréquentable depuis qu’il se serait converti à un européanisme angélique. C’est oublier que cet ancien compagnon de route de Slobodan Milosevic, a retourné sa veste, avant tout pour échapper à la prison. 

Hier encore ultranationaliste et violement anti albanais et anti roms, il accède à la présidence d’un pays qui a été autorisé à poser sa candidature à l’adhésion à l’Union européenne. Mais c’est, avant tout, son populisme qui lui a permis de récupérer le vote des déclassés et des précaires, urbains et ruraux.

Tomislav Nikolic a été élu dimanche dernier président de la République de Serbie avec 50,21% des voix. Leader de l’extrême droite nationaliste, il s’était déjà présenté aux élections de 2000, 2004 (45%) et 2008 (48%). Cette fois, il a battu d’une courte tête le démocrate pro européen Boris Tadic.

Fidèle à Poutine 

Tomislav Nikolic se veut aujourd’hui présentable après avoir jeté aux orties ses vieux oripeaux d’extrême droite.

  • L’actuel président du Parti progressiste serbe (SNS) affirme être devenu un pro-européen convaincu… mais reste aussi pro-russe. Fidèle à la politique de Poutine, Nikolic refuse que son pays entre dans l’OTAN.
  • Il est favorable à l’adhésion de la Serbie à l’UE… mais à la condition que le Kosovo fasse partie intégrante de la Serbie. Or Pristina a proclamé son indépendance le 17 février 2008, reconnue par la majorité des membres de l’UE.

Il est né le 15 février 1952 à Kragujevac dans le centre le la Serbie. Cette ville a été une des premières à soutenir Slobodan Milosevic dès 1989. Dès 1990, il rejoint le mouvement "Tchetnik", ossature des futures milices paramilitaires serbes qui vont ensanglanter la Croatie et la Bosnie de 1991 à 1995.

Membre des "Aigles Blancs"

Le 23 janvier 1991, il rejoint le Parti radical serbe (SRS) de Vojislav Seselj. Ce dernier, professeur de sociologie né le 11 octobre 1954 dans la communauté serbe de Sarajevo, sera le chef des ultras serbes. Son parti dispose de sa propre milice, les Aigles Blancs. Plus extrémiste encore que Milosevic, il sera un temps incarcéré en 1993-94. Mais en 1998-2000, les deux hommes se rapprochent, au point que Seselj devient vice président du gouvernement Milosevic.

Quant à Nikolic, il est élu député RSR dès 1991 et entre aux Aigles Blancs, d’après certains médias serbes, il aurait participé aux massacres du village croate de Antin, ce qu’il dément formellement. En 1998-99, il est vice président du gouvernement de Serbie, Milosevic étant alors Président de la Fédération yougoslave regroupant la Serbie et Montenegro. 

"Entreprise criminelle collective"

Mais en 2008, son mentor Vojislav Seselj, est arrêté pour crimes de guerre. Le 7 mars 2012, il a été condamné par le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY) à La Haye, à 28 ans de prison pour, notamment, "participation à une entreprise criminelle collective".

Sentant le vent tourner et ne souhaitant pas finir en prison, Tomislav Nikolic, organise alors une scission au sein du SRS le 24 septembre 2008 en créant le SNS. Il troque le nom de "radical" pour prendre celui de "progressiste". Depuis il se veut plus présentable comme l’ont fait les néo-fasciste italiens et, plus récemment, le Front national de Marine Le Pen. 




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