Après un mandat d'élue locale à Paris, Valérie Hoffenberg est candidate de l'UMP pour l'Europe du Sud-Est. Une circonscription qu'elle qualifie de "très belle". On la comprend: Nicolas Sarkozy y a obtenu prés de 63% des voix au second tour des présidentielles. Entretien.
Myeurop : Comment en êtes-vous arrivée à vous présenter aux législatives pour les Français hors de France ?
Valérie Hoffenberg : Après avoir été chef d’entreprise dans l'import/export pendant 14 ans, j’ai souhaité m’engager en politique. Je me suis donc mise au service de l'UMP en 2007 puis je suis devenue Conseiller de Paris dans le 16ème arrondissement.
En 2009, le Président de la République m'a confié le poste de "Représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient" (*) et c'est en juin 2011 que le parti m'a confié l’investiture pour la 8ème circonscription des Français hors de France.
Pourquoi avez-vous accepté ?
Tout d'abord parce que c'est une très belle circonscription que je suis ravie de représenter. La région de la méditerranée du Sud est une région que j'adore. Je veux en profiter pour renforcer notre commerce extérieur et faire rayonner la France. Cette élection va, par ailleurs, répondre à un vrai besoin. Quelle que soit la circonscription, je pense qu'il y a un véritable demande de représentation de la part des expatriés. Il existe déjà des sénateurs, mais ça n'est pas suffisant.
Ce sera donc la première fois que les expatriés auront des députés dédiés. Cela n'a pas été compliqué d'inaugurer ce nouveau système ?
Depuis juin dernier, je me suis rendue au minimum deux fois par mois sur le terrain. Il y a tout d'abord eu un très gros travail de pédagogie. C’est une première, il a donc fallu prendre le temps d'expliquer aux électeurs les enjeux avant de vraiment faire campagne.
En parlant de terrain, comment comptez-vous concilier la proximité avec vos électeurs tout en siégeant à l'Assemblée Nationale ?
C'est là toute la difficulté. Il faut habiter la France pour être un bon député, les Français sont vraiment outrés de voir que les bancs de l'Assemblée sont souvent vides. Avec mon suppléant, nous formons un bon compromis : je réside à Paris et lui vit en Italie. Je pourrai donc me rendre à l'Assemblée sans problème et, lui, sera en contact permanent avec les expatriés de ma circonscription.
Une autre façon de garder ce lien de proximité avec les électeurs a été de mettre en place une équipe dans chaque pays pour qu’il y ait une continuité et une approche concrète. J'ai pu tisser sur place un réseau avec différentes grandes associations locales pour comprendre les enjeux et les problématiques des Français expatriés.
Quelles sont les points forts de votre programme pour les Français expatriés dans cette circonscription d'Europe du Sud ?
Ce qui est essentiel c'est d'aider les Français touchés par la crise. L’emploi est donc au cœur de mon programme. Cela passe, entre autres, par le fait de soutenir et favoriser la création d’entreprises. Je veux aussi permettre aux expatriés de mieux connaitre leurs droits. Et plus particulièrement en matière de protection sociale.
Le système actuel n'est pas bien fait: à son retour en France, un expatrié ne peut pas utiliser sa carte vitale, bien qu'il cotise. C'est incroyable quand on sait qu'un étranger qui n’a jamais cotisé en France à le droit à une carte vitale quand il s'installe dans notre pays.
Je souhaite aussi mettre l’accent sur la reconnaissance des diplômes, l’enseignement de la langue et la culture françaises, en créant pour cela un fonds financé par nos entreprises présentes dans ma circonscription. Ce sont des domaines auxquels il faut redonner des moyens.
N'est-ce pas problématique d'être seule pour une circonscription aussi grande ?
Mais je ne suis pas seule! Toutes mes équipes m'accompagnent et n'oublions pas les sénateurs des Français hors de France. C'est pour ça qu'il est important d'appartenir à une même famille politique. On peut ainsi récolter les doléances et sensibiliser le reste des députés aux problèmes auxquels sont confrontés nos expatriés.
Les Français de l'étranger avaient la possibilité de voter par internet jusqu'à aujourd'hui. Plusieurs médias avaient soulevé un problème de sécurité et d'anonymat. Qu'en pensez-vous ?
Je ne suis pas au courant de failles particulières pour le moment, mais je pense que c’était un risque à prendre. Sans cette option, certains auraient dû faire des heures de voiture pour aller voter. C’est quand même plus pratique. On a souvent peur de ce que l’on n'a pas essayé, mais je crois qu’il faut toujours se lancer.
(*) Poste alors créé par Nicolas Sarkozy