John Ehret vient d'entamer son mandat en tant que maire d’une commune du Bade-Wurttenberg. Signe particulier: c'est le premier maire noir en Allemagne.
Repéré sur der Spiegel
Né d’un père soldat afro-américain et d’une mère allemande, Ehret est un habitué des grandes premières. Il a été le premier membre noir du BKA, Office fédéral de police criminelle allemand. Il a été en mission pour les Nations Unies au Liban, et expert pour la reconstruction de la police en Afghanistan. Aujourd’hui, il est le premier maire noir de la commune de Mauer, située à environ 100 km de la frontière française.
N’ayant pourtant jamais eu d’expérience dans la vie politique, Ehret confie au Spiegel s’être lancé tête baissée dans la campagne électorale pour devenir l'édile de ce village de 4000 habitants :
Quand j’ai vu que le poste de maire était libre parce que l’ancien avait accepté un mandat dans une ville voisine, je n’ai pas hésité longtemps".
Le nouveau maire, qui n’est rattaché à aucun parti politique, n’a cependant quasiment pas fait campagne : distribution de flyers et profession de foi, cela a été suffisant pour battre son adversaire, candidat de la CDU, le parti d'Angela Merkel, en recueillant 58,1% des voix. Son programme? Développer l’emploi des jeunes et construire un foyer pour personnes âgées.
"Obama effect"
La victoire de John Ehret n’est-elle due qu’à sa sympathie et sa compétence? Elevé par des parents allemands, lui-même de nationalité allemande et ayant toujours vécu dans sa région natale, John Ehret ne constitue pas vraiment, pour certains, un exemple d’intégration sociale. C’est par sa proximité avec les habitants qu’il a charmé ses électeurs. Il a ainsi déclaré le jour de son élection :
que vous me croisiez à la boulangerie, au supermarché ou en promenade, expliquez moi où le bât blesse".
Pour d’autres, en revanche, le nouveau maire n’a fait que tirer profit de son statut de candidat noir, le rapprochant symboliquement de Barack Obama. Bien qu’il ait déclaré ne pas vouloir être assimilé au Président américain, Erhet a pourtant fait campagne en reprenant sur sa page Facebook les slogans qui ont marqué la campagne du démocrate américain en 2008 : "Yes we can" et "Change".
Autre parallèle avec le Président américain, il a entretenu une attitude naturelle et décontractée qualifiée par les médias d'outre-Rhin "d'Obama effect". Et le Spiegel d'en conclure que : "Dans les écoles de Mauer, les enfants ont dû dire « nous votons Obama !".
Repéré sur der Spiegel : Wie Kommissar Ehret Geschichte schreibt