Dans un rapport publié aujourd'hui, Transparency International a évalué les systèmes anti-corruption de 25 pays européens. Et la France n'est pas un modéle à suivre.
Transparency International (TI) juge la France “en retard” comparée à plusieurs de ses voisins européens en matière de corruption(1).
L'organisation indépendante de lutte contre la corruption, souligne, notamment, que la France est le seul pays, avec la Slovénie, où les déclarations de patrimoine et "déclarations d’intérêt" des parlementaires ne sont pas rendues publiques.
Le Parlement, l’Exécutif et la Justice, maillons faibles
TI a évalué le "système d’intégrité français". Il est comparable à celui des Pays-Bas et de la Belgique. Même si le rapport considère que le système est “relativement solide”, il montre que "certaines faiblesses existent au niveau du Parlement, de l’exécutif et de la Justice".
La France a également du mal à s’auto-évaluer. Mais les services de l'Etat semblent satisfaits de ses services publics anti-corruption, ils ne sont pourtant qu'au 11ème rang européen.
Manque de transparence
Selon l’Eurobaromètre de la Commission européenne publié en février 2012, 74% des Européens estiment que la corruption est un problème croissant dans leur pays. Un chiffre proche de ce que confirme le rapport: 75% des parlements européens ont des mécanismes d’intégrité insuffisants ou mal appliqués.
Aucun pays ne dispose d’un système de lutte contre la corruption efficace. Certains pays se distinguent néanmoins par des garanties plus solides: les pays scandinaves d’abord, suivis par l’Allemagne, la Finlande, la Suisse et le Royaume-Uni. À l’inverse, la Bulgarie et la Roumanie sont considérés comme les pays dont les institutions sont les moins efficaces dans leur action contre la corruption.
Malgré les différences européennes, le rapport souligne un mal européen récurrent: les conflits d’intérêts. Il existe des liens trop étroits entre le secteur privé et la classe politique, même dans les pays considérés comme les plus vertueux.