Il a été surtout question de crise européenne au G20. Angela Merkel ne semble plus aussi allergique à une relance et à son co-financement. La presse allemande applaudit, celle d'outre-Manche reste sceptique, et à Paris, on se garde de tout enthousiasme prématuré.
Lors du sommet du G20 qui s'est achevé hier au Mexique, les dirigeants des principaux pays de la planête affirment qu'
une croissance forte, durable et équilibrée reste la priorité numéro un du G20, car elle engendre une création d'emplois plus importante et accroît le bien-être des peuples dans le monde entier".
Dire le contraire de cette lapalissade aurait été surprenant! En fait, s'il faut retenir une seule chose de cette grand-messe planétaire, c'est le petit pas d'Angela Merkel qui semble enfin oublier sa rigueur et être moins réticente à l'idée d'une relance européenne.
Le Guardian reste sceptique
Outre-manche, les réactions sont modérées. Le quotidien Guardian explique comment la zone européenne va se partager "le fardeau de la dette grecque et italienne".
Côté anglais, on reste, en effet, sur ses gardes. Le Guardian cite George Osborne, chancelier de l'Échiquier (Ministre des Finances) de David Cameron:
Il ne fait aucun doute que la zone euro se rend compte que les mesures prises individuellement par chaque pays (comme recapitaliser les banques espagnoles et mettre en place un nouveau gouvernement grec voulant rester dans l'euro) ne sont pas suffisantes en soi".
La bataille n'est donc pas terminée. Le Guardian ajoute que "les discussions du G20 se sont concentrées à maintes reprises sur la crise de la zone euro, et les dirigeants ont reconnu qu'un seul sommet ne permettrait pas d'y remédier". Ainsi, "le communiqué du G20 exprime clairement le besoin d'une architecture financière intégrée, d'une meilleure surveillance des banques, et d'une assurance des dépôts et de la recapitalisation".
Le Point place la barre haut
Quand François Hollande déclare: "on est parfois loin du compte, mais (…) il y a eu des avancées", l'hebdomadaire Français remet, quant à lui, les pendules à l'heure. Il rappelle au Président que "la conjoncture s'est nettement dégradée ces deux derniers mois pour l'économie de la planète".
Ainsi, pas le temps de s'extasier sur les progrès mis en place.
Le G20 a constaté 'un regain de tension sur les marchés' en Europe. La dégradation continue de la santé de l'économie européenne depuis fin 2009 a été un sujet récurrent des derniers sommets du G20. Los Cabos n'y a pas échappé".
Le Point le reconnaît, "le G20 regorge de bonnes intentions". Mais c'est loin d'être suffisant pour l'hebdomadaire, qui estime qu'il "reste dépendant au suivi des recommandations à un niveau national". Le Point appelle à la clarté et à l'organisation: "les grandes puissances économiques devraient continuer à privilégier les uns la relance, les autres la rigueur".
Le Spiegel félicite sa chancelière
De son côté, le quotidien allemand der Spiegel se réjouit qu'Angela Merkel "a fait certaines concessions qui ont agréablement surpris la chef du FMI Christine Lagarde et le Président des Etats-Unis". Il ajoute: "lors de la conférence de presse de clôture mardi, David Cameron a dit: 'J'admire Angela Merkel'."
"Les Américains ont fait l'éloge du "rôle constructif" des Allemands". Christine Lagarde aurait exprimé sa confiance dans les mesures mises en places pendant le G20:
Je pense que nous allons quitter Los Cabos (Mexique) avec le même sentiment de savoir ce que nous devons entreprendre".
Le Spiegel explique également que du côté français, on a tendance à calmer les enthousiasmes prématurés: "Hollande a plaidé au Mexique que les nouveaux outils mis en place doivent être utilisés 'au bon moment et dans le bon sens'. Même avec un engagement renforcé de la Banque Centrale Européenne, le Président Français veut en reparler à Bruxelles".
Mais le temps presse.