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Droit d’asile, la France pas si accueillante

lundi, 2 juillet, 2012 - 16:02

Les demandeurs d'asile ont tout intérêt à préférer le Royaume-Uni à la France. Alors que l'Hexagone reçoit plus de demandes que ses voisins européens, les réponses favorables sont en baisse.

L'Europe fait face à une demande croissante de demandes d'asile. Selon une étude de l'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) leur nombre a augmenté de 15% en 2011 par rapport à l'année précédente.

Une hausse ressentie notamment en France où le nombre de requêtes est en hausse pour la quatrième année consécutive, d'après le rapport d'activité 2011 de l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA). Avec 51 900 demandes d'asile l'an dernier, la France est le pays le plus sollicité en Europe et figure en deuxième position mondiale derrière les Etats-Unis.

La part des demandeurs d'asile dans la population en France est de 0,7‰

"Une information à relativiser", selon Pierre Henry, directeur général de l'association France terre d'asile. Il explique à Myeurop que la France enregistre effectivement plus de demandes d'asile que ses voisins européens, mais que dans l'Hexagone,

le pourcentage de demandeurs d'asile par rapport à la population représente 0,7‰, alors que autres pays comme le Luxembourg, la Belgique ou encore Malte, cette proportion est beaucoup plus importante"

Il ajoute qu'il lui semble

très étonnant que des pays comme l'Espagne, la Grèce ou encore la Pologne, qui se trouvent aux portes de l'Europe, enregistrent moins de 10 000 demandes. Cela s'explique par le fait que la France a des moyens pour enregistrer les demandes d'asile que ces autres pays n'ont pas."

20% de décisions positives en France, 56% au Royaume-Uni !

D'autre part, si le nombre de demandes est en augmentation, la part de réponses positives diminue. La France, troisième pays à accorder le plus grand nombre de permis de séjours aux demandeurs d'asile, derrière l'Allemagne et le Royaume Uni, n'a accordé un statut protecteur qu'à 20% des demandeurs d'asile en première instance.

L'Allemagne a rendu environ 28% de décisions positives. Quant à la Suède, elle accepté presque autant de demandes que la France alors qu'elle en avait reçu 20 000 de moins.

Mais le pays le plus accueillant reste de loin le Royaume-Uni, qui a accordé une protection à 14 360 personnes sur 25 400, soit 56% de décisions positives en première instance. Un chiffre en constante hausse depuis trois ans selon le Daily Mail.

De plus en plus de demandes mal fondées ?

En 2010, la part des décisions favorable rendues par la France avait déjà chuté. L'ancien ministre de l'intérieur Claude Guéant expliquait alors que cette baisse se justifiait par l'augmentation du nombre de demandes infondées et de détournements de procédure.

Dans le même temps, dans son rapport d'activité de 2010, l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), établissement chargé d'accordé le statut de réfugié, se félicitait d'être "parvenu, à effectif constant, à accroître le nombre de décisions rendues" et ce pour la troisième année consécutive, sans que la qualité des décisions rendues soit affectée, précise le rapport.

Une remarquable hausse de productivité qui laisse sceptique, surtout si l'on en croit Clémence Armand, ancienne officier de protection à l'Ofpra qui souligne, dans son livre "Droit d'asile au NON de quoi ?", le cynisme avec lequel sont parfois traitées les demandes d'asile en France. Entre "bon dossier", "mauvais dossier"  et cadence forcée, elle a démissionné au bout d'un an pour ne pas "perdre son âme".




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