Après la première rencontre officielle hier entre David Cameron et François Hollande dans un climat tendu, la presse britannique se lâche.
Suite à aux maladresses diplomatiques de David Cameron, les médias britanniques attendaient impatiemment sa première rencontre avec François Hollande. Elle a eu lieu hier, et certains journalistes ne mâchent pas leurs mots.
Après avoir apporté son soutien à Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle, David Cameron s'était permis de d'ironiser le projet de François hollande de relever l'imposition des plus riches, en se déclarant prêt à "dérouler le tapis rouge" aux évadés fiscaux français.
Un François Hollande "redoutable" pour The Daily Telegraph
La description que fait The Daily Telegraph de François Hollande lors de sa conférence de presse est pour le moins inattendue, et s'éloigne largement des "Flamby" et autres "Marshmallow" auxquels le chef de l'Etat est habitué.
Le Président n'apparait pas exactement comme le plus chaleureux des hommes. Sa présence est pesante, solennelle, redoutable, comme un nuage sombre. Il n'est pas simplement présent, il en impose. C'est inhabituel pour un homme qui mesure 1,74m. Il parvient à s'imposer même face à quelqu'un de plus grand que lui."
Le journal, qui peine décidément à voir François Hollande comme une personne sympathique, a du mal à croire à l'autodérision qu'il affiche.
Un journaliste anglais lui a demandé s'il avait été offensé par la remarque de David Cameron sur le "déroulé de tapis rouge". "Je n'ai pas à me sentir offensé par un trait d'humour, j'aime l'humour" a-t-il répondu, peu convainquant. "Surtout l'humour britannique" a-t-il ajouté, encore moins convainquant."
David Cameron "impoli" pour The Independant
Pour The Independant, David Cameron et François Hollande n'avaient d'autre choix que de s'entendre, mais à l'avenir, le Prime Minister devra s'adapter. Il devrait prendre exemple sur Tony Blair, qui était parvenu à coopérer avec G.W. Bush malgré leurs profonds différends politiques.
Qu'il le veuille ou non, il devra travailler avec un socialiste de l'autre côté de la Manche jusqu'à la fin de son mandat. Les choses pourraient être plus simples s'il pouvait se retenir de le tourner en dérision."
Le quotidien estime que le "Prime Minister" aurait mieux fait de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de s'attaquer à François Hollande.
C'est déjà assez embarrassant de s'entendre dire que l'on est impoli envers son voisin quand celui-ci n'est que le type du bout de la rue. Imaginez à quel point c'est pire pour David Cameron."