Les Britanniques raffolent de l’Espagne, mais ce n’est pas toujours réciproque. En 2011, 30% des citoyens de sa Majesté hospitalisés hors du Royaume-Uni sont en Espagne. La France, pourtant plus visitée, nuit moins à la santé de nos voisins d'outre-Manche. Et ce n'est pas une question de climat !
"Les Anglais aiment venir en Espagne pour boire et de préférence dans des pubs anglais" confie Teresa, jeune Espagnole originaire de la station balnéaire de Benidorm. Pourtant, c’est bien dans des hôpitaux espagnols et pas anglais, que les touristes britanniques sont pris en charge en cas d’accidents.
L’année dernière, 1105 citoyens britanniques ont été hospitalisés en Espagne"
note un rapport du Foreign Office (le ministère britannique des Affaires étrangères).
Tous les jours, dix Britanniques sont hospitalisés à l’étranger, dont trois … en Espagne. Un chiffre en augmentation de 3% par rapport à l’année dernière. Et ceci, en moyenne sur un an. Un Britannique sur deux hospitalisé en Espagne l’année dernière s’est fait soigner à Ibiza et à Majorque .
Le nombre d’hospitalisations de citoyens britanniques sur l’île de Majorque a augmenté de 132% ces deux dernières années. Il a augmenté de 40% à Ibiza. La plupart des accidents mettaient en cause des adolescents. On a noté de nombreux cas d’accidents de la route, de chutes de balcons et d’accidents cardiaques"
rapporte le Foreign Office.
L'année dernière, ce sont ainsi 302 Britanniques qui ont été admis dans des hôpitaux à Majorque et 239 à Ibiza. Un nombre d’hospitalisations bien supérieur à celui relevé en Italie (92) ou aux Etats-Unis (143).
La France, plus visitée mais plus paisible
Pour les Britanniques, passer des vacances dans l’Hexagone est bien plus paisible qu’en Espagne. L’année dernière, les consulats britanniques en France ont traité cinq fois moins de demandes d’assistance que leurs homologues dans la péninsule ibérique.
Pourtant, la France a enregistré la venue de 19 millions de visiteurs d’Outre-Manche, contre seulement 13 millions en Espagne. Mais souvent, les Britanniques ne font que passer par la France pour rejoindre les côtes Espagnoles où ils séjournent plus longtemps.
Haut lieu du tourisme de masse, l’Espagne accueille plusieurs centaines de milliers de jeunes chaque année, dont la consommation d’alcool et les comportements à risque font souvent la une de la presse locale. Preuve en est, le nombre d’arrestations de ressortissants britanniques. Il a augmenté de 9% en Espagne en 2011 par rapport à l’année précédente.
Plus de chances de mourir aux Philippines
Mais il y a des destinations encore plus dangereuses pour les Britanniques, du moins en apparence. Tout est une question d'âge. Avec sa forêt dense et ses plages désertes, les Philippines font rêver. Terre d’aventure, l’archipel asiatique est le pays où les Britanniques … ont le plus de chance de mourir selon le rapport.
L’année dernière, les autorités ont recensé les décès de 89 citoyens de sa Majesté aux Philippines, le chiffre le plus important par rapport au nombre de visiteurs britanniques (environ de 120 000). Mais si vous êtes britannique et que vous comptez vous rendre à Manille prochainement, il n’y a pas de quoi s’inquiéter :
Cela s’explique par le fait que de nombreux retraités vivent dans l’archipel. Ils représentent la majorité des décès et des hospitalisations. (A l’inverse), peu de touristes ont trouvé la mort aux Philippines"
note le Foreign Office.
Des touristes peu prévoyants
Londres s’inquiète du manque de précautions prises par ses ressortissants: seulement un voyageur sur deux souscrit à une assurance voyage lorsqu’il quitte le Royaume-Uni, note le rapport.
Etre hospitalisé à l'étranger, c'est la dernière chose dont rêve les touristes pendant les vacances d"été. Mais parfois, les choses tournent mal et beaucoup d'entre eux regrettent de ne pas avoir souscrit à une bonne assurance voyage"
déplore Jeremy Browne, sécrétaire d'Etat au Foreign Office, qui invite les voyageurs à redoubler de vigilance.
Nous avons à faire à de nombreux cas de voyageurs qui n'ont pas réussi à faire fonctionner leur assurance – car ils n'ont pas déclaré une maladie déjà existante ou n'ont pas vérifié qu'ils n'étaient pas couverts pour certaines activités tel que le cyclomoteur. Malheureusement, ils sont souvent surpris quand ils se rendent compte que le Foreign Office ne prend pas en charge leurs frais médicaux et le coût du rappatriement."
Selon le rapport, quatre voyageurs sur cinq avouent ne pas avoir les ressources nécessaires (10 000 livres, soit environ 12 000 euros) pour subvenir aux frais de santé et de rappatriement d'un proche en cas d'accident.