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Les Européens champions des JO de Londres, mais à quel prix?

lundi, 13 août, 2012 - 14:41

Avec la France et l'Allemagne, les Britanniques totalisent plus de médailles d'or que les États-Unis aux JO de Londres. Mais la note est très lourde pour un pays en crise.

Au lendemain de la cérémonie de clôture, c'est l'heure des comptes. Sur le plan sportif, le pays organisateur des JO fait toujours le plein de médailles. Les sportifs de haut niveau sont dopés…par l'enjeu pour leur pays. Une vraie potion magique! La Grande-Bretagne a ainsi récolté 65 médailles, dont 29 d'or. Elle finit sur la troisième marche du podium, devant la Russie (24 médailles en or sur 82) et derrière les géants américains (47 en or sur 104 médailles) et la Chine (87 médailles dont 38 en or).

Au petit jeu pas très olympique des comparaisons nationales et supranationales, on peut également souligner que l'Union européenne est, de très loin, la première puissance sportive mondiale. Inutile pour cela de se livrer à de longues additions : il suffit de rajouter les 44 médailles de l'Allemagne (5éme) aux 65 de la Grande-Bretagne, pour que les deux pays européens totalisent plus de trophées que les USA (109 contre 104).

Autre comparaison: la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne totalisent plus de médailles d'or que les États-Unis (29 + 11 + 11, soit 51 médailles d'or).

Cocoricos ou "Ode à la joie" ?

Alors, faut-il demain que des champions européens et non plus nationaux, les JO permettant de forger une identité européenne commune? Eternel et faux débat. Ce n'est pas en imposant le maillot bleu étoilé aux couleurs européennes et en remplaçant lors de la remise des médailles les hymnes nationaux par "L'Ode à la joie" de Beethoven que l'on va mettre fin aux cocoricos des commentateurs sportifs…

Et l'on ergotera toujours en démontrant que l'Europe aurait eu moins de médailles car moins de compétiteurs ou, le contraire. Avec la crème de la crème européenne à l'issue d'une sélection continentale, elle n'aurait pas éparpillé ses chances et aurait eu des champions imbattables…

Mauvais souvenir des JO d'Athènes

La vraie interrogation au lendemain des ces JO de Londres est plutôt le coût de plus en plus délirant de ce grand barnum sportif. Alors que la Grèce s'épuise toujours à payer ses JO de 2004, David Cameron s'épuise, lui, à convaincre que les JO de Londres vont être, à terme, une bonne affaire pour son pays.

Le Premier ministre britannique assure qu'ils vont engendrer un bénéfice de 13 milliards de livres (16,5 milliards d'euros) au cours des prochaines années. Il met en avant les "effets à long terme d'événements sportifs de cette ampleur pour un pays organisateur". Comme le gouvernement grec il y a huit ans…

Mais pour les économistes, les jeux devraient, au mieux, permettre une éphémère croissance. Cette euphorie économique va ensuite disparaître et il est difficile de prédire l'impact olympique à plus long terme.

L'addition totale des Jeux olympiques de Londres s'élève pour le Trésor public britannique à plus de neuf milliards de livres sterling (11,5 milliards d'euros), soit plus du double de ce qui avait été prévu lorsque la capitale britannique avait été choisie il y a sept ans

Comme après chaque lendemain de fête, on aura la gueule de bois"

estime Georgios Kavetsos. D'origine grecque, cet économiste, de la London School of Economics (LSE) sait de quoi il parle…




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