Avec 75 millions de célibataires, l'Europe constitue un marché en pleine croissance pour les sites de rencontre. Mais la concurrence est rude tandis que chaque marché national a ses caractéristiques propres.
Le phénomène est mondial, parti bien sûr des Etats-Unis. Mais il a touché l'Europe au début des années 2000 et, actuellement, le marché de la rencontre en ligne y dépasse les 500 millions d'euros de chiffre d'affaire en dépit de la crise la crise économique. De fait, 30% des célibataires européens considèrent Internet comme un moyen prometteur de rencontrer quelqu’un et 54% d’entre eux ont déjà essayé les sites de "dating" (rencontre en anglais).
Les Nord-Américains restent puissants en Europe
Si les sites européens sont puissants, ils ont quand même du mal par rapport aux géants nord américains. Le français Meetic, leader en France, en Italie et en Espagne s'est ainsi vendu l'an dernier à l'américain Match.com alors qu'il avait racheté lui-même en 2009 la filiale européenne de Match.
Les sites allemands sont puissants, comme Friendscout24, le leader outre-Rhin, ou encore Parship qui s'est établi sur une niche de marché, celle de la mise en relation par affinité qui est basé sur un questionnaire très complet. Reste que le leader sur le très important marché britannique est le canadien "plentyoffish" ("plein de poissons", sous entendu à pêcher) et que l'américain "adultfriendfinder" domine certains marchés comme la Belgique où les Pays-Bas.
Des cibles de plus en plus précises
L’offre en matière de rencontres a tendance à se segmenter et les recherches sont de plus en plus affinitaires. En clair, on va vers des sites dédiés à ceux qui partagent la même origine géographique ou la même religion. Par exemple, en France, le site mon-bled.com s'adresse aux Maghrebins qui recherchent l'âme soeur. Mais les "tribus" sont très nombreuses et l'on peut chercher à rencontrer des gens qui votent comme vous, ou qui sont passionnés de foot ou encore qui sont fana du bio.
Il y a aussi tout un business du conseil autour de la rencontre. Les services annexes se multiplient comme les blogs de conseils et de dialogue avec des spécialistes ou les séances de coaching personnalisé. Il faut également que ceux qui fréquentent les sites de rencontre soient rassurés sur la confidentialité de leurs post.
D'où le développement des procédures de sécurisation des données afin de contrer les pratiques peu scrupuleuses de certains utilisateurs ou opérateurs. on assiste également à la multiplication des chartes éthiques.
Les Hollandais heureux, les Norvégiens confiants
Si l'on en croit une étude du site Parship, dont les dix millions de membres sont implantés dans 14 pays, les Hollandais seraient les célibataires les plus heureux d’Europe où, quand même, 46% des "solos" se disent satisfaits de leur situation. En revanche, les Britanniques et les Allemands apparaissent comme les plus frustrés. Mais attention, les filles célibataires apparaissent beaucoup mieux dans leur baskets que les hommes. A l'exception de l'Espagne.
Quant aux Norvégiens, ils se montrent les plus confiants puisque 46% de leurs céléibataires sont persuadés de trouver leur moitié dans les 24 mois. A l'inverse, seulement 18% des Britanniques ont cet espoir. C'est sans doute une question de confiance en soi puisque près du tiers des célibataires anglais ne se croient pas assez beaux pour séduire !
Le physique continue de compter
En Autriche et en Allemagne, les célibataires masculins rêvent d’une compagne cinq à six ans plus jeune qu'eux, et accordent une place cruciale à son look. Quant aux femmes, il n'y a guère que les Anglaises à ne pas faire grand cas du physique, puisqu'elles sont 12% à retenir ce critère contre 31% en moyenne. A signaler que les Françaises, les Espagnoles et les Italiennes se disent très regardantes sur la plastique ! Mais les Allemandes donnent surtout de l’importance à l’honnêteté et à l’éthique…
En ce qui concerne la place de la femme, les champions de l’émancipation féminine restent les Scandinaves: les sites de rencontre gratuits pour les filles qui ont tenté de s’y implanter ont fait un bide ; là-bas, ce type de discrimination est une insulte ! Mais l'étude constate que les Irlandais, les Anglais, les Suisses et même les Français conservent une vision traditionnelle du rôle de la femme dans le couple.
L'argent n'est pas le problème
La question de la situation financière du partenaire recherché n'est pas du tout essentielle aux Pays-Bas, en Allemagne ou en Irlande où les qualités les plus appréciées sont l'humour et la sociabilité. En revanche, les Italiens ou les Italiennes semblent beaucoup plus matérialistes. Quant aux danois, se sont de vrais aventuriers puisque 37% des célibataires y sont prêts à quitter famille, maison, amis, pour rejoindre l’âme sœur.
Partout en Europe, la majorité des célibataires recherche une relation stable, les Irlandais étant de loin les plus "accros" au mariage. A l’inverse, un tiers des hommes italiens admettent rechercher un simple flirt…
C’est en Autriche, en Allemagne et en Irlande que les célibataires disent avoir vécu les relations les plus longues. Ce n'est pas le cas de la France où 35% des célibataires disent n’avoir jamais vécu d'histoire sérieuse…