L’année qui s’achève a été marquée par les cortèges des victimes de la crise. Mais aussi par deux grands événements sportifs. Pour 2013, l’Europe retient son souffle et regarde vers l’Italie et, surtout, l’Allemagne.
Deux grandes actualités ont marqué le continent l’an dernier. Une actualité plutôt sombre avec la dégradation de la situation économique et sociale qui a suscité des mouvements de protestation de grande ampleur contre les politiques d’austérité mises en oeuvre dans de nombreux pays.
Avec, également, une actualité plus riante découlant de l’organisation très réussie des deux grands événements sportifs de l’année: les Jeux Olympiques de Londres et l’euro 2012 de football organisé en Pologne et en Ukraine.
Les grand messes du sport ont eu des retombées économiques évidentes. Ainsi, grâce aux JO, l’économie britannique a connu une embellie marquée au troisième trimestre, avec une croissance de 1% alors que l’activité était stagnante depuis près d’un an.
Une nouvelle image pour la Pologne
Et puis, en Ukraine, mais surtout en Pologne, les investissements en infrastructure réalisés pour l’euro 2012 sont extrêmement prometteurs pour la poursuite du développement de ces pays. C’est d’autant plus important pour la Pologne qui était déjà la seule économie d’Europe à avoir traversé la crise sans récession.
L’image de ce pays, jusque-là médiocre, s’en est trouvée d’autre part particulièrement rehaussée par l’efficacité de l’organisation des matchs, la qualité des infrastructures et la chaleur de l’accueil. C’est un atout considérable pour une nation qui doit attirer beaucoup d’investissements étrangers afin de financer son développement.
Le Royaume qui se détache de l’Europe
Quant au Royaume-Uni, la réussite des JO a démontré au monde que, malgré ses difficultés, la vieille Angleterre était plus que jamais le pays de l’ouverture, de l’innovation et de la diversité culturelle. Mais, paradoxalement, ce n’est pas une très bonne nouvelle pour l’Union européenne.
Après s’être retrouvés sur leurs vieilles traditions avec le Jubilée de diamant de la reine Elisabeth II, les Anglais se sentent plus que jamais valorisés par leur statut de nation internationalisée. Et pas du tout par leur appartenance à la vieille Europe. Et ce n’est pas un hasard s’ils sont désormais une majorité – 56% – à souhaiter que leur pays sorte de l’Union européenne. Un referendum pourrait avoir lieu sur ce thème en 2014.
Tout un continent qui manifeste
Sans surprise, les politiques d’austérité ont jeté en 2012 de plus en plus de gens dans les rues, en Grèce, bien sûr, en Espagne également et, surtout, au Portugal où, le 15 novembre, les victimes de la crise ont été un million– soit un dixième de la population totale – à défiler dans tout le pays.
Mais les foules se sont mobilisées un peu partout, en Italie, même si, parallèlement, la stature de sauveur de Mario Monti s’est trouvée confortée, en Grande Bretagne, en Belgique, aux Pays-Bas également, pays durement touché par la crise.
Les étudiants hongrois dans la rue
Même l’Europe de l’Est a connu des manifestations importantes, notamment des manifestations étudiantes en république tchèque et surtout en Hongrie où le gouvernement voulait diminuer par trois le nombre d’étudiants exemptés du paiement des droits universitaires.
Des droits compris entre 600 et 3.000 euros annuels. Finalement, le gouvernement de Viktor Orban suspend la mesure. Mais les diplômés “aidés” ne pourront désormais quitter le pays pendant les années suivant l’obtention de leur diplôme.
Mêmes les Allemands…
Pratiquement aucun pays n’a échappé à la crise. A l’exception de la Pologne – même si le recul de 65 à 67 ans de l’âge de la retraite fait grincer des dents – ou encore de la Suède, seul pays à avoir adopté un budget de relance pour 2013.
Même les Allemands ne sont pas épargnés avec l’annonce de la fermeture des 3.000 magasins de la chaine de droguerie Schlecker et le licenciement de ses 14.000 salariés.
A surveiller de près en 2013
Deux élections intéressantes en Europe centrale. La première élection présidentielle au suffrage universel en République tchèque qui verra, en février, l’eurosceptique Vaclav Klaus passer la main à un candidat plus europhile. Et en septembre, les élections générales en Autriche qui pourraient voir, à l’inverse, les populistes et eurosceptiques mettre fin à l’actuelle grande coalition centre gauche-centre droit.
Mais bien sûr, tout le monde attend les deux scrutins majeurs en Europe de l’Ouest. Les élections italiennes de fin février où le centriste et très respecté Mario Monti tentera d’empêcher un retour au pouvoir de la gauche de Pierluigi Bersani (Parti Démocrate).
Puis, en septembre, ce sera le tour de l’Allemagne ou la populaire Angela Merkel s’efforcera de conjurer une défaite des conservateurs de la CDU, un parti pour l’instant devancé dans les sondages par les sociaux-démocrates du SPD.
Personne n’en doute, le résultat des élections allemandes sera lourd de conséquences sur la poursuite des politiques de rigueur en Europe.