Depuis son ouverture au public le 10 janvier 1863, le "Tube" a bien vieilli. Les Londoniens délaissent de plus en plus leur métro vétuste, cher et le plus souvent en panne.
Le 10 janvier 1863, la première ligne du premier métro du monde ouvre ses portes au public. Le Parlement avait donné son accord à sa construction dès 1855 mais le manque de fonds a retardé le projet.
Les travaux, financés par l’Etat et une compagnie ferroviaire privée, ne débutent qu’en février 1860 et la première ligne sera donc achevée en moins de trois ans. En 4,8 kilomètres et sept stations (aujourd’hui toutes situées sur la ligne Hammersmith & City), ses locomotives à vapeur permettent de rejoindre les gares ferroviaires de Paddington, dans le nord-ouest du centre du Londres, à Farringdon, dans le centre-est, via les gare de Euston et King’s Cross.
Un homme d’1m80 peut même se tenir debout dans les wagons"
s’exclame un des premiers utilisateurs. Rapidement, 26 000 londoniens prennent chaque jour ces trains métropolitains qui circulent dans un tube souterrain.
Le "Tube" permet de décongestionner les rues de la capitale et favorise l’extension des limites de la ville, le métro permettant désormais aux banlieusards de se rendre rapidement dans le centre-ville.
Aujourd’hui électrisé, le succès du Tube ne s’est jamais démenti jusqu'à ces dernières années. Son réseau couvre désormais 402 kilomètres, est composé de onze lignes, dessert 270 stations et transporte 3,23 millions de passagers quotidiens, soit 1,18 milliard par an.
Sans oublier que son logo (un cercle rouge coupé par une barre horizontale bleu) est désormais inséparable de la ville de Londres.
Refuge pendant la guerre
L’imaginaire populaire a sans doute été façonné par son rôle pendant la seconde guerre mondiale : pour éviter les bombardements allemands, des infirmeries étaient organisées sur ses quais et 175 000 Londoniens venaient s’y réfugiaient chaque soir. Et même si quarante et une personnes y ont trouvé la mort dans les attentats du 7 juillet 2005, il garde une place particulière dans le quotidien des Londoniens.
Sans doute parce que lui seul permet de se déplacer aussi vite et aussi loin dans cette ville tentaculaire et à la circulation automobile infernale : la station la plus éloignée, Chesham, se trouve à 40 kilomètres de King’s Cross.
Le patron des investissements de TfL, l’entité en charge des transports londoniens, estime qu’
il est le sang qui irrigue Londres"
Le London Underground n’a pourtant jamais été aussi décrié et les touristes venus pour les Jeux Olympiques cet été s’en sont bien rendu compte.
Pannes et prix exorbitants
Ses pannes sont fréquentes, les travaux de rénovation entamés en 2003 et qui dureront au moins jusqu’en 2020 entraînent la fermeture de plusieurs lignes chaque week-end.
La climatisation est quasi inexistante, le sud de la Tamise est très mal desservi, le design arrondi des wagons limite fortement le nombre d’utilisateurs et enfin son tarif est exorbitant. Un trajet simple sans la carte rechargeable Oyster coûte 5,5 euros ; un trajet avec la carte coûte au minimum 2,55 euros.
Autant de raisons qui expliquent que les métros de Moscou et Paris soient plus utilisés que lui. Les Londoniens se détournent en effet de plus en plus vers le bus, qui a été largement développé ses dernières années.
Reste que ce week-end, en souvenir du lancement du métro, trois cents fans s’engageront dans l’un des trains à vapeur originels pour un voyage à travers le temps…