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Un nouveau pape européen, c’est très possible

jeudi, 28 février, 2013 - 16:36

Dans la course au trône de Saint Pierre, plusieurs candidats européens se bousculent sur la ligne de départ. Les grands favoris de ce tiercé continental sont les Italiens. 

Ce soir, tout sera fini pour Benoit XVI. En fin d’après-midi, le pape renonciateur s’est envolé à bord d’un hélicoptère pour la résidence d’été des souverains pontifes de Castel Gandolfo située à une trentaine de kilomètres au nord de Rome. Le pape allemand devrait rester dans le château qui surplombe le petit lac issu d’un volcan jusqu’ à la fin du mois d’avril. Soit le temps qu’il faudra pour que son successeur soit élu et qu’il célèbre la Passion. Et surtout, qu’il commence à poser ses marques au sein du plus petit Etat du monde et dans l’esprit des fidèles.

Que va-t -il se passer maintenant ? Ce soir à vingt heures, le siège sera officiellement déclaré vacant. Ensuite, il y aura une première réunion lundi prochain entre les cardinaux électeurs pour discuter du Conclave qui devrait commencer vers le 9 mars. 

En attendant le Conclave, le "totopapa", le tiercé des papes fait le buzz à Rome. Deux questions sont posées par les bookmakers : le nouveau souverain pontife sera-t-il conservateur ou libéral et de quel continent proviendra t-il ?

Les "Ratzinger boys" tiennent la corde

Aux cotés des concurrents asiatiques, sud-américains et africains, de nombreux Européens sont sur la ligne de départ de la course papale. Dans ce tiercé pontifical, les "Ratzinger boys" sont en tête de peloton. Toute élection a ses Italiens disent les vaticanistes, mais le Conclave millésime 2013 a une saveur particulièrement transalpine avec quatre candidats !

Sur la ligne de départ, Angelo Scola fait figure de grand favori. Ami de Joseph Ratzinger et archevêque de Milan, le diocèse le plus important au niveau mondial, il offre des garanties en ce qui concerne la continuité avec Benoit XVI. Agé de soixante et onze ans et membre de "Communion et Libération", un mouvement conservateur très actif du catholicisme actuel, ce cardinal d’origine milanaise passe pour un théologien conservateur éclairé mais fiable. Considéré comme un homme de dialogue notamment en ce qui concerne les relations avec l’islam et le judaïsme, Angelo Scola peut compter sur le soutien de plusieurs grands électeurs.

Toutefois, deux autres candidatures pourraient lui faire de l’ombre : celle notamment du président de la Conférence Episcopale italienne (CEI), Angelo Bagnasco, alter ego de Joseph Ratzinger en termes de ligne pastorale et de rigueur doctrinale. Mais ses déclarations sur les unions homosexuelles ont choqué plus d’un cardinal.

A peine nommé président de la CEI, ce monseigneur a polémiqué :

Quant l’opinion publique devient un critère dominant ou qu’elle représente une forme de démocratie – qui peut devenir antidémocrate ou violente – on peut difficilement dire non. Pourquoi refuser alors différentes formes de cohabitation stables sur le plan juridique ? Pourquoi refuser l’inceste comme en Angleterre ou un frère et une sœur ont des enfants, vivent ensemble et s’aiment ? Pourquoi refuser le parti des pédophiles en Hollande si deux libertés se rencontrent ? Il faut tenir compte de ces aberrations".

Après avoir tenu ces propos, monseigneur Bagnasco a reçu une enveloppe contenant une balle de revolver et une photographie marquée d’une croix gammée. Depuis, il vit sous escorte.

On parle aussi beaucoup de la candidature de Gianfranco Ravasi, président du Conseil Pontifical pour la Culture et théologien hébraïsant. Agé de 71 ans, il a expliqué en 2008, que la théorie de l’évolution et la foi chrétienne ne sont pas incompatibles :

"Darwin n’a jamais été condamné. 'L’origine des espèces' n’est pas à l’index et surtout, certaines déclarations très importantes ont été faites en faveur de l’évolution par le Magistère ecclésiastique."

Si les cardinaux choisissent de s’engager dans la voie de la continuité durant le Conclave, l’Autrichien Christoph Schönborn a ses chances. Archevêque de Vienne, ami et disciple de Joseph Ratzinger et âgé de 68 ans, ce cardinal au visage poupin et souriant a la réputation d’un homme fort. Donc capable de mettre de l’ordre dans la maison de Dieu comme le souhaite le pape renonciateur.

Certes, il a parfois défendu la nécessité de réformer l’Eglise catholique. Mais pour ses partisans, un homme proche de Benoit XVI ne s’amuserait jamais à casser l’œuvre de son maitre.

Dans cette course au trône de Saint Pierre, il ne faudrait cependant pas oublier Peter Erdöe, 60 ans, archevêque d’Esztergom-Budapest et primat de Hongrie depuis 2003. Nommé cardinal par Jean-Paul II en octobre 2003 à seulement 51 ans, cet érudit qui parle sept langues est resté le plus jeune membre du Collège Sacré jusqu’au Consistoire de 2010. 




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