Nigel Farage et son parti anti-européen UKIP ont réalisé une percée remarquable lors d’une élection législative partielle britannique. Après la Grèce et Italie, les arguments eurosceptiques ont, de nouveau, fait recette.
L’heure est décidément au populisme anti-européen : après Syriza en Grèce et l’Italien Beppe Grillo, c’est au tour du Britannique Nigel Farage de crier victoire. Le parti de l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), dont il est le leader, a réalisé ce vendredi une stupéfiante percée lors d’une élection législative partielle dans une circonscription au nord de Southampton : après avoir attiré 3,6% des votants en mai 2010, sa candidate a terminé cette fois à la seconde place avec 27,8% des voix !
Quelque chose est en train de changer : les gens en ont ras le bol et sont fatigués d’avoir le choix entre trois partis sociaux-démocrates que franchement rien ne distingue"
s’est-il félicité, avant d’ajouter sans rire que
Si les conservateurs ne nous avaient pas pris des votants, nous l’aurions emporté".
Les libéraux-démocrates ont conservé leur siège dans cette circonscription, mais leur candidat a perdu 14,5% par rapport à son prédécesseur lors de l’élection de mai 2010, à 32% des voix.
Une vraie raclée pour David Cameron
Le parti conservateur a, lui, perdu quasiment autant de voix et termine à la troisième place avec 25,4%. Une vraie raclée pour les deux partenaires au sein de la coalition gouvernementale et une menace qui se fait véritablement imminente alors que se dessine l’élection européenne de 2014.
D’autant que l’UKIP a l’habitude de festoyer lors des élections européennes : avec ses positions eurosceptiques et anti-immigration, le parti avait terminé en seconde place après avoir recueilli 16,5% des votes, ce qui lui avait permis de remporter treize sièges à Bruxelles.
A moyen terme, le parti, qui serait selon Nigel Farage "devenu la troisième force de la politique britannique" en lieu et place du Lib-dem, met en évidence l’eurosceptisme britannique ambiant.
Il explique pourquoi de plus en plus d’actuels et anciens responsables conservateurs d’envergure prennent la parole pour soutenir l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union Européenne: la menace d’une victoire des arguments des eurosceptiques lors du référendum britannique prévu après 2015 devient de plus en plus crédible.