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Un pape avant Pâques, mais un gouvernement c’est moins sûr…

vendredi, 8 mars, 2013 - 17:43

Sans pape et sans premier ministre, les Italiens sont perdus. Pour sortir de cette double crise, le président de la République pourrait nommer un gouvernement hybride de technocrates et de politiques. Au Vatican, les cardinaux vont entrer le mardi 12 mars en conclave pour élire un pape avant Pâques.

La classe politique pipote, le Vatican papaute et l'Italie attend. Les deux sièges des pouvoirs terrestre et céleste vacants, c’est trop pour les Italiens qui ont perdu leurs repères politiques et spirituels en moins d’un mois.

Au Vatican, la nomination du successeur de Benoît XVI n’est pas une mince affaire. Epouvantés par les scandales sexuels et financiers qui témoignent d'une situation pour le moins très éloignée des préceptes de l’Eglise, les cardinaux électeurs ont multiplié les réunions préparatoires. Selon la rumeur, certains demandent un compte rendu détaillé de toutes ces affaires. D’autres, en revanche, voudraient sans attendre élire un nouveau pape avec mission première de faire le ménage.

A Rome, l’intransigeance de Beppe Grillo, en position de force depuis que son mouvement 5stelle a recueilli 25% des voix aux élections générales du 24 et 25 février, bloque la formation d’un gouvernement quelle qu’en soit la couleur. Son seul objectif étant de balayer une classe politique "corrompue jusqu’à la moelle", il se refuse à toute concession.

Pour le président de la République, cette situation ne peut pas durer:

La crise ne peut pas attendre!"

Le message de Giorgio Napolitano est clair: les marchés sont en embuscade, les partenaires européens et américains commencent à s’inquiéter.

Pour sortir de l’impasse, Pierluigi Bersani, le patron de la gauche démocrate qui a remporté la majorité absolue au parlement mais pas au sénat, a pourtant mis de l’eau dans son vin.

Afin de convaincre les troupes de Grillo d’accepter la mise en place d’un gouvernement de centre-gauche, il a promis d’accepter une partie des revendications du mouvement 5stelle. Comme l’abolition des financements publics aux partis politiques et la remise à plat des salaires des députés et des sénateurs.

Insuffisant pour l'ex-comique qui répond :

le mouvement 5stelle doit occuper le parlement à 100% et non plus à 20 ou 30%".

Une ambition démesurée qui inquiète bon nombre d'Italiens.

C’est le début du fascisme, on efface de la carte parlementaire tous les partis et on laisse tout entre les mains d’un petit groupe"

s’énervent de nombreux internautes sur les réseaux sociaux.

Recherche chef jeune et incontesté

Après les scandales sexuels, les abus de pouvoir, les magouilles économiques décrites par le quotidien "La Repubblica" , l’Eglise est elle à la recherche d’un chef incontesté.
Un homme

jeune ou de préférence pas trop âgé, parlant plusieurs langues, ouvert sur le monde et surtout, prêt à faire le ménage à fond au sein du Vatican".

Ce portrait-robot aurait été dressé par les quatre cardinaux électeurs français. Reste à savoir si le conclave saura souscrire à ce profil et trouver en son sein cette perle rare.

Si la solution d’un gouvernement de centre-gauche placé sous la houlette de Pierluigi Bersani devait être tuée dans l’œuf par Beppe Grillo, le président de la République devrait opter pour un gouvernement mixte. A la tête de l’exécutif : un président du Conseil technocrate s’appuyant sur un cabinet composé de ministre représentant la droite berlusconienne et les démocrates. 

Un nom circule déjà en ce qui concerne le président du Conseil : Giulio Amato. Certes, les Italiens le détestent, cet économiste ayant organisé en une seule nuit, le prélèvement automatique de 0,07% du montant déposés par les Transalpins sur leurs comptes bancaires en 1992. Cette opération avait servi à dévaluer la lire. Mais ce gouvernement, pas viable sur le long terme, serait provisoire.

Syndrome de la peur

Au Vatican, les cardinaux Italiens placés en pool position la semaine dernière, auraient renoncé sur la ligne de départ. Du moins selon la rumeur.

Pressenti pour le trône de Saint Pierre, l’archevêque de Boston Sean Patrick O’Malley aurait été atteint par le syndrome de la peur comme Michel Piccoli dans "Habemus papam" de Nanni Moretti.

En revanche, le cardinal québécois Marc Ouellet devenu grand favori de cette élection pontificale, serait prêt à endosser les petits chaussons rouges.

Réponse avant le jour de la Résurrection.  




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