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Beppe Grillo, fossoyeur d’une Italie en crise politique

vendredi, 29 mars, 2013 - 17:46

Après l'échec de Pierluigi Bersani pour former un gouvernement c'est toujours l'impasse politique en Italie. Une victoire à la Pyrrhus pour Beppe Grillo qui se refuse à toute alliance avec les partis corrompus? Ses troupes renâclent par peur des conséquences pour leur pays redevenu le maillon faible de la zone euro.

Mais qu’est qu’ils sont arrogants ces grillini! Ils disent qu’ils sont les partenaires sociaux, les chômeurs, la société civile. Tout en somme! Mais s’ils sont tout cela, que font-ils pour leur pays? Rien! Ils sont l’exemple type de la nullité ! Ils veulent seulement rester accoudés à la fenêtre et regarder le pays et la politique s’effondrer!"

Comme de nombreux Italiens, l’ex-sénateur démocrate Luigi Vimercati ne décolère pas. La politique du blocage de Beppe Grillo qui a juré la perte de la classe politique "putassière " au risque d’entrainer le pays à la dérive lui reste en travers de la gorge.

Chargé la semaine dernière par le chef de l’Etat de former un gouvernement après avoir obtenu la majorité au parlement mais pas au sénat, Pierluigi Bersani le leader de la coalition de gauche a jeté l’éponge.

La droite berlusconienne proposait le modèle allemand c'est-à-dire une grande coalition. Le mouvement5stelle (M5s) piloté par Beppe Grillo, un scénario à la belge. C'est-à-dire pas de gouvernement pour un temps indéterminé.

En attendant, le parlement est autorisé par la constitution à promulguer des lois.

Berlusconi veut un gouvernement sous contrôle

Après avoir consulté les associations animalières, les opérateurs touristiques, le club Alpin et après, la droite berlusconienne et le Mouvement 5stelle, Pierluigi Bersani a compris qu’il n’aurait jamais de majorité.

Sans jeter officiellement l'éponge, l’ancien cadre du PCI a expliqué jeudi soir au chef de l’état que les "conditions politiques actuelles ne lui permettait pas d’avoir la majorité".

Le président de la République Giorgio Napolitano ne renonce pas pour autant à sortir son pays de cette crise majeure. Il a relancé les négociations avec les partis politiques pour tenter, une nouvelle fois, de débloquer la situation. Le temps presse. Sans exécutif la péninsule redevient le maillon faible de la zone euro.

Dans l’entourage de Giorgio Napolitano, certains évoquent la solution d’un gouvernement à terme "mixte" de technocrates et de politiques.

Une hypothèse réfutée en bloc par la droite berlusconienne (Pdl), encore et toujours ancrée sur l’idée de la grande coalition.

Nous accepterions que cette coalition soit chapeauté par Pierluigi Bersani"

affirme Silvio Berlusconi.

Mais elle serait placée sous haute surveillance avec la nomination du secrétaire du Pdl, Angelino Alfano au poste de vice-premier ministre. Un scénario qui donnerait, de fait, un droit de veto sur ce gouvernement à Berlusconi.
Impossible dans ces conditions d'adopter une loi sur le conflit d’intérêts interdisant à un homme d’affaires de se faire élire au Sénat ou à la Chambre des députés.

"Je n’ai pas l’intention de rester députée longtemps"

Beppe Grillo ne fait plus rire. Devenu clown triste, il se déclare pour sa part prêt à accepter l’hypothèse d’un exécutif "pseudo technocrate" après avoir obtenu le scalp de Pierluigi Bersani. Ce qui veut tout et rien dire. C’est du moins la ligne officielle car au sein du mouvement des remous se font sentir.

Certains députés "grillistes" commencent à se demander si l’intransigeance est la bonne, ligne de conduite sur le long terme. Sous le manteau, certains se disent prêts à soutenir Pierluigi Bersani car "on peut toujours ensuite voter la défiance".

L'unité des députés du M5s, nouveaux venus dans le sérail politique, serait-elle en train de se désagréger ? Le fait est que les déclarations susurrées entre deux portes au parlement font état du malaise grandissant au sein des troupes de Beppe Grillo.

Je pourrais voter la confiance à un gouvernement formé par Bersani, il faut bien sortir le pays de l’impasse. De toutes les façons, je n’ai pas l’intention de rester députée longtemps, je veux reprendre rapidement mon travail d’infirmière à Florence"

confie la quadragénaire Alessandra Bencini.

Selon plusieurs sources proches du président de la République italienne, Giorgio Napolitano devrait annoncer samedi matin quelle suite il compte donner à la crise politique.

Tous les scénarios restent ouverts, à commencer par celui d’un retour aux urnes avant la fin de l’année.  




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