Par La Rédaction
Une île artificielle face à Barcelone ? L’idée a été proposée à la municipalité, sous la forme d’un fantaisiste projet hôtelier à 1,5 milliard d’euros. En Espagne, ce n’est pas la première fois que l’on songe à bétonner la mer.
Barcelone va-t-elle imiter Dubaï ? C’est ce que laisse croire un pharaonique projet d’île artificielle, promu par l’entreprise Mobilina Space Hotel, et relayé par le journal catalan La Vanguardia.
Mobilina, obscure société immobilière, n’a ni froid aux yeux ni peur de la démesure, l’investissement représentant quelque 1,5 milliard d’euros. À l'image des îles artificielles de Dubaï, un haut et clinquant édifice y prendrait place. Cette "Barcelona Island" accueillerait en effet "le plus haut hôtel d’Europe": 300 mètres d’altitude, pour 2.000 suites et appartements de luxe. L’édifice, à l’esthétique douteuse, pourrait alors accueillir 100.000 clients par an.
Et parce qu'elle ne recule devant rien, Mobilona s'engage "à améliorer le climat" grâce à "zéro émission de carbone" et "en produisant de l'énergie verte pour les habitants de Barcelone". Le louche promoteur soigne la forme puisqu'il a même créé un site internet dédié au projet, barcelonaisland.com. La municipalité de Barcelone a confirmé avoir reçu la proposition, tout en soulignant qu’elle recevait à longueur d’année des projets farfelus.
Farfelu, mais récurrent… Ce n’est pas le premier projet d’île artificielle en Espagne, où gagner du terrain sur la mer est un fantasme immobilier à la mode.
Le Camp Nou sur l'eau
En 2007 déjà, c’est à Valence qu’un projet homologue était annoncé. Un promoteur proposait ainsi de créer une île artificielle face à la plage de la Malvarrosa de Valence, pour y loger 1.000 familles. Selon les élucubrations du groupe Redis, porteur du projet, une passerelle d’un kilomètre aurait alors relié cette île de 1,6 million de mètres carrés à la côte. Le projet était alors estimé à 5 milliards d’euros.
Rebelote en 2009, à Barcelone. Cette fois-ci, point de logements, mais… un stade. Le vieillissant Camp Nou, enceinte du FC Barcelone, est alors jugé trop petit. L’architecte catalan Emili Vidal propose donc d’en construire un nouveau, sur l’eau. Une île artificielle serait alors créée face à Barcelone, dans le prolongement de "la Diagonal", une grande artère de la ville. Coût de ce projet qui ne verra finalement pas le jour: un milliard d’euros.
L’année dernière, le concurrent madrilène a eu la même idée. A un détail près: la géographie de Madrid ne se prête pas trop aux ambitions maritimes. Qu’à cela ne tienne, le club de la capitale est allé assouvir son fantasme océanique à l’étranger: son île est en construction aux Émirats arabes unis. Le "Real Madrid Resort Island" accueillera un parc à thème, et doit doper le rayonnement du club. Coût de ce projet qui devrait, quant à lui, voir le jour en 2015: un milliard de dollars (environ 700 millions d'euros).
La maquette 3D de l'hôtel imaginé pour la "Barcelona Island" (mobilona.com)