Les Ecossais s'exprimeront à la rentrée 2014 sur l'indépendance de leur nation. Selon un récent sondage, les plus jeunes électeurs préfèrent rester dans le giron du Royaume-Uni.
Repéré dans Le Guardian.
" L’Ecosse doit-elle être un pays indépendant? " : c'est la question à laquelle les Ecossais devront répondre d'ici 16 mois. Dès 2012, le chef du gouvernement britannique, David Cameron, et le premier ministre nationaliste écossais s'étaient entendus sur le principe d'un référendum. Mais la date du vote a longtemps fait débat, avant d'être récemment arrêtée au 18 septembre 2014. Un calendrier en faveur d'Alex Salmond: le leader du parti indépendantiste souhaite gagner du temps pour convaincre une opinion frileuse.
Mais seize mois suffiront-ils?
21% des moins de 18 ans souhaitent quitter le Royaume-Uni
La tâche s'annonce ardue: à peine un tiers des Ecossais sondés se prononcent en faveur de l'indépendance; chez les plus jeunes, cette opposition est plus marquée encore. Selon un récent sondage réalisé par l'Academics at Edinburgh University for the Economic and Social Research Council (ESRC), seulement 21% des moins de 18 ans souhaitent quitter le Royaume-Uni, contre 60% qui préfèrent en rester membre. 20% se disent indécis.
Or, ces ados d'aujourd'hui, (de 14 à 18 ans) sont les électeurs de demain: pour cette décision majeure qui engage les générations futures, le droit de vote a exceptionnellement été abaissé à 16 ans.
C'est un coup dur pour le leader du parti national écossais et les indépendantistes. D'autant que cette opposition franche de la jeunesse est inattendue: jusqu'à lors, plusieurs sondages annoncaient une interprétation contraire. Une enquête Ipsos pour le Times, notamment, donnait les moins de 18 ans plus favorables à l'indépendance que le reste de la population… Le recours aux voix des ados risque finalement de ne pas porter les fruits espérés.
L'opposition ne manque pas d'interpréter ce résultat comme un désaveu citoyen du gouvernement:
En dépit de plus de six mois de campagne gouvernementale pour briser les liens avec la Grande-Bretagne (…) nos jeunes restent profondément impérméables à ses affirmations et fanfaronnades"
s'est félicitée Patricia Ferguson, députée de l'opposition, ajoutant qu' "il est plaisant de voir que les jeunes restent confiants dans le "non", malgré les hypothèses formulées à leur sujet".
Mais le sondage de l'ESRC est éclairant sur une autre réalité, qui pourrait être déterminante quant à l'issue du référendum: il révèle que près de 70% des moins de 18 ans souhaitent être mieux informés avant de prendre leur décision. Difficile, donc, à l'heure actuelle, de prévoir la couleur du vote adolescent: les jeunes n'ont pas dit leur dernier mot.