Chiffre du jour : 50 % des personnes qui migrent en Allemagne pour trouver du travail retournent dans leur pays d'origine dans les mois qui suivent.
Depuis le début de la crise en Europe, une vague d'immigrants venue d'Europe du Sud afflux vers les pays du Nord dans l'espoir de décrocher un emploi. Selon une récente étude, c'est plus d'un million de travailleurs immigrés qui sont venus renfloués les rangs allemands en 2012. Ce chiffre est le plus élevé depuis 1995 mais doit être nuancé. 579 000 étrangers, soit la moitié, ont quitté l'Allemagne l'an dernier.
Le renouveau allemand
L'immigration est une véritable aubaine pour l'Allemagne dont la faiblesse démographique et la forte activité industrielle la confronte à un manque de main-d'œuvre qualifiée. Le nombre d'actifs devrait se réduire de 6,5 millions d'ici 2025. C'est donc une profonde mutation du marché du travail auquel la politique allemande doit désormais répondre pour assurer la pérennité de son économie. Or, selon une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'Allemagne n'est pas assez active dans le recrutement des étrangers.
Une immigration aux profils variés
Le cliché de l'immigrant turc à la vie dure. Pourtant, le nombre de Grecs, Espagnols, Portugais et Italiens a augmenté de 40 % en Allemagne. Les Italiens sont les plus nombreux avec 72 000 immigrants en 2012, suivis de près par la Grèce et l'Espagne. La crise économique pousse en effet les jeunes Grecs ou Espagnols à tenter leur chance dans ce pays où le taux de chômage des 15-24 ans n'est que de 7,7 %.
Un eldorado réservé à l'élite
Mais gare aux espoirs déçus. La terre promise est réservée aux diplômés selon le magazine Spiegel. 43 % des nouveaux immigrants entre 15 et 65 ans ont un diplôme universitaire ou technicien supérieur, contre seulement 26 % des allemands du même âge. Les diplômés du secteur de la santé, l'ingénierie et l'informatique tirent leur épingle du jeu.
En revanche, pour les non-diplômés c'est le parcours du combattant. Le manque de diplômes et la barrière de la langue les cantonnent aux mini-jobs en compétition avec les Allemands les plus pauvres. A cela, s'ajoute l'opinion publique allemande encore réticente face à l'afflux de travailleurs étrangers. Autant de raisons qui découragent au fil des mois les immigrants les plus motivés.