Vingt collèges numériques verront le jour en France à la rentrée. Un premier test pour le Ministère de l'éducation nationale, très en retard sur ses voisins européens.
L'école du XXIème siècle est-elle pour bientôt? Dès septembre 2013, une vingtaine de collèges numériques ouvriront leurs portes. Repartis sur tout le territoire français, ces établissements travailleront avec les académies et les collectivités territoriales:
Chaque école construira un projet avec les collectivités territoriales. Si un collège veut mettre en place une initiative autour du design en cours de technologie, il lui sera possible d'utiliser des imprimantes 3D. Les nouvelles technologies permettent d'apprendre autrement. Les étudiants avec une tablette tactile pourront filmer un geste sportif puis le corriger avec leur professeur. Décomposer le mouvement afin voir ce qui va et ce qui ne va pas",
annonce Julien Llanas, gestionnaire de programme pour le Ministère de l’éducation nationale. Dès septembre, trois collèges proposeront aux élèves d'utiliser des tablettes dans un cadre pédagogique. Puis, dans les 12 moins qui suivront, 1/3 des 20 collèges numériques se verront équipés.
Le programme vise surtout, au-delà de l'équipement, l'optimisation des rapports entre le collège, l'académie, les collectivités territoriales, les parents et les étudiants, comme l'illustre l'infographie ci-dessous en provenance du Ministère de l'éducation nationale.
Pas de précipitation
L'objectif du ministère: 200 collèges numériques à l'horizon 2014. Autant dire qu'il faudra attendre longtemps avant d'équiper les 7018 établissements présents sur le territoire français, selon les derniers chiffres de l'Insee.
Coût du projet? Zéro euro, à en croire le Ministère de l'éducation:
La dématérialisation de certains services permettra de faire des économies. Cet argent ira directement dans les collèges numériques. Les collectivités satisfaites des projets menés par les établissements pourront également décider de leur allouer des sommes plus importantes que les autres écoles. L'argent existe déjà. Il suffit juste de mieux le répartir."
Un retard à combler
La France se positionne dans la moyenne européenne en terme d'équipement technologique dans les écoles. Les pays du nord de l'Europe se taillent la part du lion en la matière. Au Danemark, l'usage d'outils numériques en tant que support ou sujet d'étude est obligatoire. Leur utilisation est évaluée aux examens. Les lycéens ont même recours à Internet pour… les épreuves du bac depuis 2010. Le pays a massivement investi dans des tableaux numériques interactifs, tout comme l'Angleterre.
Seul problème pour le cousin britannique, l'utilisation faite par les enseignants de ce nouveau joujou :
On parle toujours de l'équipement. Mais c'est juste de la communication. La Grande-Bretagne a dépensé beaucoup d'argent en tableaux numériques interactifs. Au final, les enseignants s'en servaient comme rétroprojecteur. Il faut mettre l'accent sur la formation des professeurs."
Un investissement qui fait tout de même du pays l'une des nations les plus engagées dans l'utilisation des nouvelles technologies à l'école. Le "Dudely projet" propose même aux élèves du matériel (netbooks, ordinateurs portables, tablettes tactiles) à des prix plus faibles que dans les grandes surfaces.
Mais côté tablette c'est la Turquie qui mise le plus gros. Lancé en 2011, le projet vise à mettre à disposition des étudiants du secondaire près de 15 millions de tablettes tactiles. Coût de l'initiative: entre 2 et 3 milliards d'euros sur quatre ans. Le pays serait actuellement en négociation avec les trois géants de l'informatique: Apple, Microsoft et Intel.