Netflix à la conquête de l’Europe mais pas de la France
Netflix, le service de vidéo à la demande, envahit peu à peu le paysage du net européen. La société américaine, déjà bien implantée dans le nord de l'Europe, vient de confirmer cette semaine l'ouverture de son site aux Pays-Bas d'ici la fin de l'année. Prochaine étape les pays d'Europe occidentale, sauf en France.
Netflix a anticipé la vague de la "video on demand" (SVOD). Créée aux Etats-Unis en 1997, la société est devenue le principal fournisseur de films et séries TV en Amérique du Nord. Elle s'est depuis exportée. En seulement deux ans, Netflix s'est implanté dans une quarantaine de pays, et l'Europe n'est pas en reste. En 2011, l'opérateur a choisi le Luxembourg pour y installer son siège social européen et se mettre à l'abri des taxes nationales.
Demain en Belgique et en Allemagne
En Europe, Netflix a naturellement séduit la population anglophone par son offre importante de séries américaines. L'entreprise fournie le Royaume-Uni et l'Irlande depuis déjà plusieurs années. Mais en 2012, Netflix a franchi un nouveau cap dans sa quête du marché européen. La multinationale est désormais présente en Suède, au Danemark, en Norvège, et en Finlande. Fin 2013, les habitants des Pays-Bas vont pouvoir à leur tour s'abonner au flux continu de films à la demande.
Le groupe à la ferme intention de s'étendre sur le Vieux Continent dans les pays tels que l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne et l'Italie. En revanche, son implantation en France est plus difficile.
Peur de l'invasion
Plusieurs fois bousculés par les rumeurs d'une invasion américaine, les sociétés françaises spécialisées dans la SVOD ont tenté de faire barrage. Depuis 2008, TF1 et M6 discutaient d'un projet de partenariat pour contrer Netflix. Le projet ayant avorté, d'autres sociétés françaises continuent à se partager le marché de la SVOD avec plus ou moins de succès.
Mais depuis le début de l'année, le secteur accuse un recul de 15,3% de chiffre d'affaires. En réalité, le public français semble bouder la SVOD. Malgré le nombre important de plateformes, l'offre est peu renouvelée et la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. Un manque d'attrait qui ferait fuir Netflix.
Le lobby du cinéma contre-attaque
En France, le marché de la SVOD est surtout victime de la réglementation du secteur. Un internaute français doit patienter trois ans entre la sortie d'un film en salle et son exploitation en SVOD. Ce délai permet de sauvegarder l'exploitation du film en salle puis sur les chaînes non cryptées à la télévision. Souvent remis en cause, le rapport Lescure rendu en mai dernier propose de ramener ce délai à 18 mois. Mais le lobby du cinéma semble bien déterminé à conserver son avantage.
Autant de raisons qui devraient retarder l'arrivée de Netflix en terre gauloise.
Repéré sur De Volkskrant