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Les seniors et l’entreprise: je t’aime moi non plus

mardi, 25 juin, 2013 - 13:23

L'Europe courtise ses seniors. 76% des Français se disent même favorables à l'instauration de quotas pour favoriser l'insertion des plus de 50 ans en entreprise. Un paradoxe: l'Hexagone est l'un des pays qui emploie le moins de personnes de 50 ans et plus.

Les Français favorables à des quotas pour leurs seniors: c'est la conclusion d'un sondage réalisé par Harris Interactive pour les Nouveaux Débats Publics. 76% des interrogés sont favorables à la mise en place de quotas pour les plus de 50 ans, dans les entreprises de plus de 50 employés.

Le paradoxe français

Seuls 15% des sondés y voient un impact négatif pour l'emploi des jeunes, et ils sont 48% à considérer que les seniors ont un impact positif sur la société. Un paradoxe. La France fait partie des États européens qui embauchent le moins de seniors.

D'après les derniers chiffres de l'Insee, seuls 41.5% des seniors français travaillaient en 2011, ce qui place la France en dessous de la moyenne européenne (47.4%), et très loin des objectifs fixés par le traité de Lisbonne en 2004 (50%).

Parmi les nations les plus disciplinées, l'Islande occupe la première place en affichant un taux d'embauche des seniors de 79.2%. Vient ensuite la Suède avec 72.3% et la Norvège avec 69.6%.

En 10 ans, la zone euro a vu son taux d'emploi des seniors passer de 36.8% à 46.3%. Une progression observée dans la quasi-totalité des pays de l'Union Européenne (UE) à l'exception du Portugal et de la Roumanie.

Quand le monde du travail s'adapte

Il faut dire que certains pays européens n'ont pas hésité à innover en matière de management. Citons le projet "Produktionssystem 2017" mis en place dans l'entreprise BMW. Le salarié senior indique, sur une maquette de la chaîne de production, les travaux qui lui semblent difficilement réalisables afin d'adapter le projet en le rendant moins pénible pour lui.

La santé est le facteur essentiel à l'accroissement de l'emploi des seniors. Le recours au temps partiel est très fréquent pour cette tranche d'âge. Certains hôpitaux aux Pays-bas accordent même des jours de congés supplémentaires à leurs employés de plus de cinquante ans.

Certaines entreprises, comme Telecom Italia, ont opté pour un management de la diversité des âges. Une idée proche du contrat de génération, mis en place par le président français François Hollande. Le concept: les jeunes salariés férus d’instruments high-tech et autres outils numériques mettent leur savoir à disposition des seniors, tout en les sensibilisant à l'utilisation des réseaux sociaux. Inversement, les plus vieux transmettent aux jeunes leur expérience du métier.

Incitations fiscales et primes

D'autres États, comme le Royaume-Uni, préfèrent les mesures d'incitations fiscales. Dès 2006, une loi anti-discrimination pour l'emploi et la formation, favorable aux 55-64 ans, a été votée.

Les salariés peuvent, s'ils le souhaitent, partir en retraite à l'âge de 70 ans depuis 2010 avec, à la clé, une prime équivalente à 32.000 euros. De quoi motiver les seniors anglais. La retraite de base est très faible de l'autre côté de la Manche et les autorisations de départs en préretraite sont de plus en plus rares.

Une mesure similaire a été adoptée en Suède. Si un salarié part en retraite, une prime lui est offerte. Mais s'il choisit de s'en aller avant l'âge légal de départ en retraite, il perd automatiquement une partie de ses droits.




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