En réaction aux mouvements contre l'expérimentation animale, les scientifiques de l'association "Pro-test Italia" manifestent pour que les animaux restent des cobayes de laboratoire.
Les étudiants en biologie et chercheurs italiens se moblisent pour que les animaux restent des cobayes de laboratoire. Ils étaient des centaines à manifester récemment à Milan en faveur des essais scientifiques sur nos amies les bêtes. Ils dénoncent la véritable "chasse aux sorcières" organisée par les associations de défense des animaux. Fort de la réussite de leurs manifestations, le mouvement s'amplifie.
Une réalité biaisée
Daria Giovannoni, étudiante en psychologie, est la présidente du mouvement "Pro-test Italia". Pas directement impliquée contrairement aux médecins-chercheurs, elle est moins vulnérable :
Certains de nos membres qui effectuent des expérimentations sur les animaux ont été personnellement menacés et traités de meurtrier"
explique-t-elle au Spiegel-Online.
Pour "Pro-test", il faut dire la vérité sur les tests scientifiques en laboratoire. Une réalité biaisée par les associations qui s'opposent à ces tests et freinent le débat en monopolisant l'espace médiatique.
Avec des photos d'animaux et des récits teintés d'émotion, ils arrivent à donner l'impression que les tests sont cruels et inutiles"
poursuit Daria.
Jusqu'à présent, les scientifiques n'ont pas eu voix au chapitre. Il est urgent qu'ils puissent enfin sensibiliser les citoyens en informant sur leurs recherches. "C'est aussi de notre faute et c'est pour cela que les scientifiques essaient aujourd'hui de rétablir le dialogue", reconnaît Giuliano Grignaschi, chercheur à l'institut de pharmacologie de Milan.
1600 animaux libérés
Le mouvement "Pro-test" a été fondé en 2006 au Royaume-Uni par un étudiant de 16 ans. Les violences lors d'une manifestation anti-tests et leurs interventions extrêmes, allant jusqu'à l'utilisation de bombes à l'entrée de labos, a motivé sa décision.
En Italie, tout a commencé en avril dernier suite à un incident: des militants ont investi les installations de l'université de Milan pour dénoncer les expérimentations animales.
Pour se faire entendre, ils sont allés jusqu'à s'enchaîner aux portes d'un laboratoire. Résultat de l'opération: 1600 animaux libérés… et un préjudice matériel estimé par les scientifiques à 1,8 millions d'euros. Plus grave selon eux, ce sont des années de recherche qui partent en fumée. Des expériences pourtant décisives pour la lutte contre la maladie sont réduites à néant. "Un vrai gâchi", déplore Francesco Clementi, chercheur à l'université de Milan.
Par ailleurs, les chercheurs expliquent que les positions des "anti" sont parfois infondées.
Celui qui fait des expériences sur des animaux a tout intérêt à leurs fournir de bonnes conditions de vie, et pas seulement pour sa bonne conscience: si les souris ne sont pas nourries, sont soumises au stress et à la peur, cela influence les résultats des expériences"
argumente Clementi.