Revue du web Stress, dépressions,... Les Britanniques travaillent trop et ils en souffrent. Un think-tank préconise une semaine de 30 heures. L'économie et l'environnement en profiteraient aussi.
Une lueur d'espoir pour tous ceux qui, ce mois-ci, ont rejoint leur bureau l'âme en peine… Une étude reprise par le quotidien britannique The Independant préconise, tenez vous bien, de travailler beaucoup moins. Et comble du comble, cela serait bon pour la santé, profitable à l'environnement, et même favorable à l'économie. Que demander de plus.
Le groupe d'experts à l'origine de cette étude conseille ainsi de réduire la semaine de travail de 40 à 30 heures. Sont cités en exemple la Belgique, l'Allemagne ou les Pays-Bas. Bizarrement, nos 35 heures nationales ne sont en revanche pas évoquées.
Avoir trop peu de temps pour soi peut nuire sérieusement à notre santé et notre bien être, notre vie famille, l'amitié ou encore les communautés",
décrit Anna Coote, cheffe des politiques sociales au think tank New Economic Forum, qui publie l'étude.
D'autant que travailler moins ne plomberait pas l'économie. Les auteurs notent en effet qu'il n'y a pas de corrélation entre la moyenne des heures travaillées et la puissance d'une économie. Ils soulignent par ailleurs que la semaine de travail est plus longue en Grande-Bretagne que dans la grande majorité des pays européens.
Un quart des Britanniques en plein stress
Côté santé, l'excès de travail est également pointé du doigt. Un quart de tous les jours d'arrêt maladie sont en effet la conséquence de problèmes liés au travail, en particulier le stress et les maladies mentales, qui touchent les Britanniques plus que les autres Européens.
Un récent sondage mené par l'Association européenne de la dépression établit qu'un travailleur britannique sur quatre a déjà été diagnostiqué stressé ou dépressif, contre par exemple seulement 12% des Italiens. Une semaine de travail moins consistante permettrait ainsi d'améliorer la santé des travailleurs et donc leur productivité, tout en augmentant le nombre d'emplois, plaident les économistes.
Et The Independant d'évoquer un autre sondage, mené, cette fois, par un groupe d'assurance-vie, souligne le rapport déséquilibré des Britanniques avec leur travail: un tiers d'entre eux iraient au bureau s'ils ont la grippe, 93% considèrent qu'un rhume n'est pas une excuse pour sécher le travail.
Il est clair que le temps, l'argent, les biens de consommation et les limites de la planète sont interdépendants. C'est une très bonne raison de réfléchir à nouveau sur le temps et changer la façon dont nous l'apprécions et l'utilisons, qu'il soit travaillé ou non",
dit encore le rapport.
Autre bénéfice d'une réduction du temps de travail: plus de temps pour s'occuper des personnes âgées, un enjeu de société majeur en Grande-Bretagne comme ailleurs en Europe.