Victoire écrasante pour Angela Merkel aux législatives. La chancelière l'emporte avec près de 42% des suffrages. Un triomphe qui l'oblige malgré tout à collaborer avec ses opposants.
Et un, et deux, et trois… mandats. Sans surprise, le parti d'Angela Merkel remporte les élections législatives allemandes. Le très conservateur CDU/CSU recueillerait près de 41,5% des suffrages, selon les resultats officiels provisoires. Face à un tel score, la presse allemande est unanime. Du Stern au Zeit, tous évoquent le "triomphe" ou la "démonstration de force" de la chancelière. Le Spiegel va même jusqu'à titrer "la République Merkel".
"Angie", comme on la surnomme, devient ainsi le premier dirigeant européen à être reconduit depuis les crises financières et monétaires de 2007. Mais tout n'est pas rose au pays d'Angela. Le parti de la chancelière passe à côté de la majorité absolue au Bundestag à… deux sièges près, selon les premiers chiffres.
De plus, le CDU/CSU devra composer sans son allié de toujours, le FDP (parti libéral démocrate). Ce dernier s'effondre à 4,8% et perd près de 10 points dans les suffrages par rapport aux dernières élections de 2009. Le FDP ne pourra pas siéger puisqu'il faut réaliser un score supérieur ou égal à 5% aux législatives pour entrer à la chambre basse.
Une inconnue: la future coalition
La chancelière doit désormais courtiser les ennemis de la veille afin de composer une grande coalition. Côté SPD (parti social démocrate) le "non" semble l'emporter.
"Je conseillerai à mon parti de ne pas intégrer la grande coalition et de tenir son rôle d'opposant",
a rappelé le candidat SPD Peer Steinbrük après sa défaite. L'homme a clairement fait savoir, comme le rappelle le journal Focus, qu'il ne serait pas ministre même si on l'appelait.
Une alliance CDU/CSU et SPD se résumerait à une lutte pour le pouvoir. Un combat qui pourrait desservir la gauche allemande. Même si un consensus peut être trouvé entre les deux partis sur certaines questions sociales, comme le rappelle ZeitOnline (instauration d'un salaire minimum, l'abolition des prestations de soins, pension plus élevée pour les retraités) tout n'est pas conciliable. De plus, un succès sur le plan gouvernemental conduirait à une nouvelle victoire du CDU/CSU en 2017 ce qui ne ferait pas les affaires des socialistes.
Reste la possibilité, pour la chancelière, de s'unir aux Verts. Là encore, les rapports s'annoncent houleux. Sur stern.de, Top Trittin, le candidat vert déclarait que :
"Les chances d'une alliance entre mon parti et le CDU/CSU sont extrêmement minces."
La chancelière pourrait également faire face à un grand front d'opposition gauche/vert. De quoi mettre à mal la politique conservatrice d'Angela Merkel. La dernière coalition entre les deux partis remonte à 2009. Les discussions avaient alors durées un mois et demi.