Les policiers belges ne se sentent plus en sécurité. Les forces de l’ordre ont défilé dans les rues de Bruxelles pour faire réagir le gouvernement. Mais les fonctionnaires de police n’ont-ils pas leur part de responsabilité dans cette affaire?
Mais que fait la police? Hier, 4000 agents des forces de l’ordre ont défilé dans les rues pour se plaindre des violences dont ils sont victimes. Les gardiens de la paix belges craignent pour leur sécurité. Ils dénoncent un quotidien d'insultes, de menaces et de jets de pierres et veulent que les mesures adoptées l'an dernier pour les protéger de cette violence soient enfin mises en place.
A ce jour, seules deux décisions prises ont été concrétisées",
indique Liliane Lemauvais, secrétaire fédérale de la CGSP au journal DH.be.
L'an dernier, les forces de l’ordre avaient déjà sonné l’alerte sur leurs conditions de travail. La grève fut évitée de peu. Le gouvernement s’était alors engagé sur treize mesures (détaillées ci-dessous).
Nous déplorons 1600 faits de violences commis par des tiers à l’encontre de policiers",
explique Vincent Gilles, le président du syndicat de police SLFP, à la RTBF. Le syndicaliste admet également la responsabilité des forces de l'ordre, mais ces dernières ne seraient impliquées selon lui que dans 107 faits de violence par an contre les citoyens.
Quelques jours plus tôt, des altercations avaient eu lieu entre des jeunes et des policiers à Houthalen-Helchteren dans la province de Limbourg.
Les policiers ont finalement eu gain de cause. Une seconde réunion est prévue le 27 novembre prochain afin d'accélerer la mise en place des mesures prises l'an dernier. En attendant, les syndicats policiers maintiennent la pression. Ils devraient déposer un nouveau préavis de grève le 29 octobre qu'ils pourraient maintenir jusqu'au 2 janvier 2014.
Matraques légères
Mais les policiers belges se sont-ils un instant interrogés sur la raison de cette défiance à leur encontre? Pas sûr à en croire le lieu choisi pour manifester : la rue de la loi. La veille, dans cette rue, des policiers à la matraque trop légère et à la bombe lacrymogène un peu facile s'en étaient pris… à des manifestants. Près de 200 demandeurs d’asiles afghans s'étaient élevés contre leur expulsion d'un bâtiment désaffecté.
Depuis plusieurs semaines, en effet, le pays est secoué par de nombreuses manifestations. Les évènements virent souvent chaos. D’après le journal Le Soir, le 22 octobre 2013, les policiers ont demandé aux manifestants de quitter la rue de la loi. Ces derniers se sont exécutés dans le calme. Puis, un dispositif renforcé d’agents est venu les encercler. La suite en image …
Près de 170 personnes ont été interpellées. Difficile, après ça, pour la population, d’être en empathie avec les demandes des policiers comme l’expriment les citoyens sur Twitter :
@eliodirupo cette violence vis à vis des #afghans est inacceptable. 170 arrestations. #repression #démocratie? http://t.co/Qv7ESEm2RG
— Antoine Moens dehase (@antmdh) October 22, 2013
Un déploiement de police disproportionné contre une manif pacifiste. Résultat: 170 demandeurs d'asile arrêtés. http://t.co/CDjpMS534g
— G. Dos Santos (@Gauvain_D_Santo) October 22, 2013
Et si on leur faisait le même demain? #Manifestation #Afghans #Arrestation #ViolencePolicière http://t.co/nnROoBLVpP
— Séverine Fichefet (@Severine_F) October 22, 2013
Les associations se sont elles aussi mobilisées. Le comité de soutien aux réfugiés Afghans de Bruxelles a réclamé la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et la fin immédiate de toutes les poursuites à l’encontre des militants, avec ou sans papiers.
Les relations entre la population belge et sa police sont de plus en plus tendues. Si les forces de l’ordre peuvent se poser en victime elles ne parviennent pas à faire oublier que la population, elle aussi, souffre des excès de certains policiers trop nerveux.