En 2013, la natalité française a reculé. Mais notre pays reste encore l'un des plus féconds d'Europe.
Avec un taux de fécondité inférieur à 2 enfants par femme, la France a connu en 2013 sa plus faible croissance démographique depuis 2000, selon le bilan démographique annuel de l'Insee publié ce mardi. La population de la France est aujourd'hui de 66 millions d'habitants.
La France, fabrique à bébé européenne
La France reste néanmoins l'un des pays les plus féconds de l'Union européenne, avec 1,99 enfant par femme, donc sous le seuil de renouvellement des générations. Ce taux de fécondité relativement élevé peut en partie s'expliquer par la politique familiale volontariste, qui représente 3% du PIB de la France.
Le taux de fécondité baisse cependant légèrement depuis plusieurs années, passant de 2,03 en 2010 à 2,01 en 2012, et sous la barre des 2 aujourd'hui. Ce recul est un des facteurs de la faible croissance démographique. En un an, la population française a augmenté de 280.000 habitants seulement, ce qui constitue une hausse de 0,4% de la population. 810.000 bébés sont nés en 2013, soit 11.000 de moins qu'en 2012.
La baisse du nombre de femmes en âge de procréer, avec "l'avancée en âge des dernières générations nombreuses du baby boom qui ont maintenant 40 ans", explique en partie ce recul, souligne l'Insee. Aujourd'hui, les femmes accouchent en moyenne à l'âge de 30,1 ans.
Roumanie et Lettonie en queue de peloton
La croissance démographique de la France repose surtout sur le solde naturel (la différence entre le nombre des naissances et celui des décès), et non sur le solde migratoire, comme c'est le cas en Allemagne ou en Grande-Bretagne. Elle reste supérieure à la moyenne de l'Union européenne (0,2%) puisqu'elle est de 0,4%. La France concentre 13,1 % de la population de l'UE. Seule l'Allemagne est plus peuplée (16,1%). Viennent ensuite le Royaume-Uni (12,7%) et l'Italie (11,9%).
Le taux de fécondité en Europe est de 1,3 en moyenne en 2013 (selon les estimations, les chiffres officiels 2013 n'étant pas encore connus pour tous les pays d'Europe). C'est l'Irlande qui détient le taux le plus élevé, avec 2,01 (en 2012, selon eurostat). A l'inverse, la Roumanie et la Lettonie et la Pologne avec une moyenne de 1,3 enfant par femme affichent le taux le plus faible. En Hongrie et en Espagne, le taux de fécondité est de 1,4. Il reste faible également en Portugal avec 1,5.
Le Royaume-Uni concurrence la France
La France est concurrencé démographiquement par le Royaume-Uni, qui affiche en 2012 un taux de fécondité proche de la France: 1,9. Le solde naturel (naissance moins décès) est le même en France et au Royaume-Uni (selon les derniers chiffres de 2012): 3,8. La population a augmenté de 6,9%, en 9 ans gagnant un peu plus de 4 millions d'habitants.
Il est bien inférieur en Italie: -1,3 et en Allemagne: -2,4. La population de l'Allemagne a d'ailleurs diminué depuis 2004, à la différence de la France, du Royaume-Uni ou encore de l'Italie. Elle est passée de 82,5 millions à 80,5 millions, ce qui constitue une baisse de 2,4% de sa population.
L'Espagne aussi en 2012 a connu un recul historique de sa population, pour la première fois depuis 1857. Le nombre de résidents a chuté de 206.000 pour une population de 47,1 millions, selon les chiffres de l'Institut national de la statistique.