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Les Européens aiment un peu trop leurs jobs

mercredi, 21 mai, 2014 - 12:44

Les salariés européens sont heureux au travail. Mais la peur du chômage les obligent à en faire trop et la frontière entre vie privée et vie professionnelle est de plus en plus floue. 

Êtes-vous heureux au travail ? C'est l'une des nombreuses questions posées au 8.800 salariés de plusieurs pays d'Europe (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Portugal, Suède et Grande-Bretagne) lors de l'enquête edenred-ipsos 2014.

Et sans grande surprise, ce sont les Suédois qui vivent le mieux au boulot. Ils donnent à leur qualité de vie au travail la note de 7,1 sur 10 et sont talonnés par la Grande-Bretagne (6.9) et la Belgique (6.8). Les Français (6.2), les Italiens (6.2) et les Portugais (6) sont les moins enthousiastes.

Le vent de la reprise, semble influer sur le moral. La confiance dans les entreprises revient. Si elle est demeurée relativement stable et élevée dans le nord de l'Europe (Allemagne, Grande-Bretagne, Suède) ces trois dernières années, elle ne cesse de progresser plus au sud, notamment en France ou l'Espagne:

Les Belges sont les seuls a avoir du mal à retrouver confiance pour 2014. Une chute par rapport à l'année précédente qui s'explique peut-être par les dernières prévisions de la Commission sur le chômage. Il est vrai que la Commission européenne estime que le nombre de personnes sans emploi en Belgique devrait augmenter cette année et passer de 8.4% à 8.5%.

Jamais sans mon entreprise

Autre effet collatéral du chômage massif en Europe, de moins en moins de salariés souhaitent quitter leur entreprise. Ce sentiment progresse en France, au Portugal ou encore en Italie. Rien d'étonnant si l'on en croit l'enquête. Lorsqu'on demande aux travailleurs de ces quatre pays s'ils pensent facilement trouver un emploi en cas de licenciement, ils répondent massivement "non" (voir tableau). Seuls 34% des Français, 21% des Italiens et 19% des Portugais osent le "oui". Mais pour la majorité, la mobilité professionnelle engendre un risque trop important de chômage.

 

Le facteur clé du bonheur au travail ? La rémunération ou l'assurance de rester en poste. Si dans les pays d’Europe du sud comme le Portugal ou l’Espagne, le simple fait d'avoir un emploi suffit à combler les salariés, en France et en Grande-Bretagne, ils attendent surtout une juste rémunération à la fin du mois. 

Blurring effect

L'enquête nous alerte cependant sur un point. La frontière de plus en plus mince entre la vie privée et le monde du travail. On parle de "blurring effect" ("blur" pour flou). Plus de la moitié des managers européens sont sollicités le week-end par les entreprises comme ont le voit ci-dessous. Certains constamment. Depuis l'invention du smartphone, le temps de travail est démultiplié. Plus question de ne pas répondre aux mails professionnels un dimanche après-midi.

Près d'une entreprise européenne sur deux offre désormais à ses salariés un portable avec connexion internet. En Suède c'est quasi-obligatoire: 94% des sociétés suédoises comptant 10 salariés donnent à leurs employés des smartphones. En deuxième position on retrouve la France (55%) et la Grande-Bretagne (54%). Un véritable cadeau empoisonné.




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