Si la plupart des terminales se réjouissent des résultats, pour certains c'est la douche froide. Pas de panique, il y a une vie sans le bac ! Petit guide à l'usage du candidat recalé.
C'est aujourd'hui qu'étaient affichés les résultats du BAC. Les mains moites, le cœur serré, les élèves se sont dirigés vers les panneaux d'affichage qui allaient décider de la suite de leur parcours. Pour certains, la sanction tombe: rattrapages, voire directement ajournés. Et si les oraux ne se passent pas bien, c'est le recalage définitif. Quelles sont alors les possibilités?
Retenter sa chance
Si vous venez de rater votre bac, pas de panique, vous n'êtes pas perdu. La meilleure chose à faire est de le repasser l'année suivante. Car selon l'OCDE un jeune qui a le bac a deux fois plus de chances de trouver un travail qu'un jeune non qualifié. Et si vous repartez pour un an d'études vous avez 3 chances sur 4 de l'obtenir l'année suivante.
Mais attention le redoublement de la Terminale n'est pas automatique, il faudra donc penser à vous réinscrire. Si vous étiez en filière générale, vous pouvez même tenter un bac pro ou technologique.
Cependant si cet échec vous a complètement dégouté du système scolaire vous pouvez toujours postuler en tant que candidat libre et préparer le bac en prenant des cours du soir ou alors grâce aux cours du CNED (Centre National d'Enseignement à Distance)
Continuer ses études
Si vous ne voulez pas retenter votre chance, vous pouvez malgré tout vous lancer dans des études supérieures sans ce sésame qu'est le BAC. La première chose à faire c'est de trouver une formation, quelque chose qui vous permettra d'avoir une qualification pour affronter le monde du travail. Plusieurs choix s'offrent alors à vous
Si vous aimez travailler avec des enfants et que vous avez le contact facile, vous pouvez passer un brevet d'animateur. Le Brevet Professionnel de la Jeunesse de l'Education Populaire et du Sport (BPJEPS) vous permettra de devenir animateur en centre aéré, éducateur sportif ou selon vos options d'accéder à toute autre forme d'animation.
Vous pouvez également choisir de travailler dans le milieu paramédical et valider ainsi un diplôme d'Etat d'ambulancier ou encore d'aide-soignante de niveau bac+3.
Il existe un autre diplôme d'Etat qui s'adresse aux non-bacheliers, c'est la capacité en droit. Si vous êtes tentés par des études juridiques, il vous faudra deux ans de formation pour tenter un BTS ou notariat ou réintégrer la filière générale en 1ère ou 2ème année de licence de droit.
De nombreux métiers sans diplôme
Un des meilleurs moyens de s'assurer un emploi peut être de passer par la fonction publique. Vous pouvez tenter l'expérience de la gendarmerie ou de la police nationale. En devenant "Cadet de la république" vous êtes formé pendant un an pour passer le concours de gardien de la paix.
Si vous êtes un peu plus téméraire et que la discipline ne vous fait pas peur, vous pouvez bien sur tenter d'intégrer l'armée en tant que "militaire du rang". La grande variété des formations qui y sont proposées est très enrichissante mais surtout, les formations effectuées ont des équivalences dans la vie civile. Vous pouvez même choisir de faire carrière et devenir sous-officier.
Le CIDJ (Centre d'information et de documentation jeunesse) a réalisé un guide complet énumérant les différents métiers accessibles sans diplôme. Hormis la fonction publique donc, l'hôtellerie, la restauration ou encore les services à la personne vous tendent les bras. D'autant que ce sont des secteurs qui recrutent. Un point non négligeable dans le contexte de chômage actuel.
Prendre son temps
Rater son bac est certes un échec mais en aucun cas une fatalité. A cause d'un manque de motivation ou de travail vous êtes passé à coté de votre examen. Cela peut être le moment de se poser et de réfléchir calmement à votre avenir. Sans forcément prendre une année sabbatique vous pouvez mettre à profit cette année pour repartir du bon pied.
C'est peut-être l'occasion de partir à l'étranger pour améliorer votre niveau d'anglais, mettre un peu d'argent de côté pour passer votre permis et faire le bilan de vos qualités et de vos envies. Ce n'est pas forcément une perte de temps quand on sait qu'en France, 36% des jeunes ne finissent pas leur formation à l'université et se réorientent en cours de formation.
Ainsi, au Danemark où l'accent est mis sur l'orientation, l'année de césure est une pratique courante ( appelée "gap year"). Sûrs de leurs choix, près de 80% des étudiants danois vont au bout de leurs études. Ce serait donc une façon de limiter un échec à venir.
Et si vous voulez reprendre des études après 2 ans d'interruption le DAEU (Diplôme d'Accès aux Etudes Universitaires) est fait pour vous. Ce diplôme vous permet de retourner à l'université pour trouver un emploi et de passer certains concours qui exigeraient le baccalauréat.
Une occasion de découvrir l'Europe
Si votre horizon s'assombrit légèrement en France c'est peut-être le moment d'aller faire un tour en Europe, explorer nos pays voisins tout en validant une formation et des acquis. Les universités belges proposent par exemple aux francophones qui n'ont pas le bac d'intégrer une université par l'intermédiaire d'un examen.
Le ministère de l'Education propose, lui, d'effectuer un Service Civique. Entre 16 et 25 ans, pour 573 euros par mois, vous avez la possibilité d'effectuer une mission de 6 à 12 mois, en France ou à l'étranger auprès d'associations, de collectivités ou d'établissements publics. Votre motivation sera le seul diplôme qu'on exigera. Cette mission peut être réalisée dans une structure française basée à l'étranger.
Le Service volontaire européen permet quant à lui aux jeunes de 18 à 30 ans vous permet de participer à une mission d'intérêt général en Europe de 2 à 12 mois. Vos frais sur place sont pris en charge (logement, restauration, assurances…) et vous bénéficiez même d'une formation linguistique et d'une indemnité comprise entre 140 et 210 euros par mois selon le pays. Une expérience reconnue par un certificat officiel qui vous sera délivré à l'issue de votre mission.
Enfin, vous pouvez aussi chercher à trouver un travail dans un autre pays européen. L'ouverture des frontières rend la tâche très simple. Les secteurs qui recrutent sans diplôme chez nos voisins sont assez semblables aux nôtres. Même si vous n'êtes pas bilingue, vous pouvez postuler pour des boulots où vous ne serez pas en relation avec les clients (les récoltes dans les champs, la plonge dans les restaurants où le ménage dans les hôtels). N'oubliez cependant pas que ce sont des métiers assez fatiguants. Si vous êtes bilingue, vous pouvez aussi partir au pair.
Autre solution : vous pouvez opter pour un pays francophone et tenter d'y dénicher un job ne nécessitant pas de diplôme.
N'oubliez pas non plus que certaines cultures accordent une plus grande importance au parcours personnel et à la motivation du candidat qu'au diplôme (par exemple les cultures anglo-saxonnes).
Si dans un an vous décidez finalement de repasser le BAC et l'obtenez, une expérience en Europe sera un plus certain si vous décidez de candidater pour des formations supérieures acessibles sur dossier. Et même si ce n'est pas le cas, cela restera une expérience enrichissante pour vous.
Tout n'est donc pas perdu, vous avez de nombreuses possibilités et les cartes en main. Il y a d'ailleurs de nombreuses personnalités qui ont très bien réussis sans le fameux diplôme. Demandez à Michel Drucker, Sébastien Loeb, Vanessa Paradis ou François Pinault. La seule chose à éviter : passer l'année à venir à ne rien faire.