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Hollande champion de l’impopularité en Europe aussi

lundi, 8 septembre, 2014 - 16:49

L'impopularité de François Hollande atteint des sommets. Les autres dirigeants européens profitent, au contraire, d'une embellie. Cette chute à contretemps réduit d'autant la crédibilité de la France sur la scène internationale.

 

Chronique sur RFI - La popularité des dirigeants 

 

La chute libre de François Hollande est non seulement une première dans l'histoire de la Vème République, mais aussi aujourd'hui une exception en Europe. Selon les derniers sondages, entre 13 et 19 % seulement des Français lui font encore confiance. La défiance est telle que le chef de l'Etat met son premier ministre sur une planche très savonneuse Manuel Valls dévisse de 14 points pour descendre à 30- 31 % d'opinions favorables.

Alors, certes, le président de la république, doit faire face à une crise économique d'une ampleur sans précédent, mais il n'est pas le seul en Europe.

Ce qui est vrai, par contre, c'est qu'il est le seul à être dénigré publiquement par son ex-compagne… Est-ce pour lui le coup de grâce ou peut-il remonter la pente en deux ans et demi? On a aujourd'hui du mal à le croire alors que plus de 8 Français sur 10 ne souhaitent pas qu'il soit candidat à la prochaine élection présidentielle.

Cameron résiste malgré l'usure et l'Ecosse

Au Royaume-Uni, les conservateurs alliés aux centristes du LibDem sont au pouvoir  depuis quatre ans sont effectivement en perte de vitesse. Mais ce n'est une chute libre, loin de là !

Les conservateurs sont crédités en ce début septembre de 33% et s'ils sont devancés par l'opposition travailliste, c'est de seulement 2 points. Il faut se souvenir que les conservateurs avaient obtenu 36,1% des suffrages aux dernières élections législatives de 2010. 3% perdus en prés de 5 ans, c'est une usure très lente qui doit faire rêver à l'Elysée! 36% c'est aussi le score attribué aujourd'hui à l'opposition travailliste qui avaient perdu le pouvoir en 2010 avec 29,1%.

Quant aux conséquences d'un éventuel "oui" à l'indépendance de l'Ecosse lors du référendum, ce serait une gifle avant tout pour les travaillistes qui font activement campagne pour le "non", l'Ecosse étant depuis toujours un de leurs fiefs électoral.

En fait, ce qui est inquiétant pour David Cameron, c'est l'effondrement de son allié au pouvoir, le LibDem qui passe de 23% en 2010 à 14% aujourd'hui. Une chute qui fait dire à certains leaders conservateurs qu'il faudra bien un jour s'allier avec les populistes europhobes de l'UKIP qui ont obtenu prés de 27,5% aux européennes.

L'autre souci de Cameron, c'est Boris Johnson. Un rival de plus en plus encombrant au sein de son parti. L'extravagant et francophobe Maire de Londres est très populaire et a annoncé qu'il serait candidat aux législatives en 2015 et que le poste de chef du gouvernement ne serait pas pour lui déplaire…

Rétablissement spectaculaire de Mariano Rajoy

Le Parti Populaire de Mariano Rajoy, arriverait encore en tête en cas d'élections législatives, avec 30 % des voix, selon un récent sondage. Un recul, certes, important si l'on compare ce score avec les 44,6% obtenus aux législatives de 2011. Mais Rajoy revient de loin: au printemps de l'année dernière, au plus fort de la crise économique, il était tombé à 18% d'opinions favorables.

Ce rétablissement spectaculaire prouve que quand on atteint le fond de la piscine, on ne peut que remonter, doit-on se dire à l'Elysée. On se rassure comme on peut, mais en Espagne l'économie espagnole semble enfin redémarrer, alors que l'économie française patine toujours.

Et si le parti au pouvoir en Espagne reste en tête c'est aussi et surtout grâce à une nouvelle formation politique, "Podemos", issue du mouvement des "indignés". Podemos (ce qui dire "Nous voulons") a vu le jour au début de l'année et est déjà crédité de 21% des voix au détriment des socialistes du PSOE qui plafonnent à 22% !

Matteo Renzi toujours au zénith

L'exceptionnelle popularité Matteo Renzi, a un peu pali par rapport à ce qu’elle était après son arrivée au pouvoir en février dernier.  Il partait, il est vrai, de très haut avec le score étonnant de son parti, le Parti démocrate, aux élections européennes de mai dernier. Il avait alors obtenu  plus de 40%. Il est crédité aujourd'hui de 38%, laissant loin devant les populistes de Beppe Grillo avec 21% et la droite berlusconienne qui plafonne à 18. Et Renzi garde la forme en cette fin d’été. La côte de confiance du président du Conseil évolue encore nettement au dessus des 50%.

Angela Merkel toujours aussi populaire

Il est effectivement difficile de faire mieux qu’Angela Merkel en terme de popularité et, surtout, de constance de cette popularité. Depuis sa triomphale réélection de septembre 2013, la chancelière est toujours au sommet en cette fin d’été 2014. Car 59% des Allemands se déclarent satisfaits de leur gouvernement de grande coalition et sa cote personnelle atteint 74% !

Ultra populaire et à la tête d'un gouvernement de consensus, qui dit mieux ! Mais pour complaire à ses électeurs la dirigeante du pays économiquement le plus puissant d'Europe a refusé jusqu'à présent toute relance au niveau européen accentuant ainsi le schisme entre Paris et Berlin, mais aussi avec Rome, Madrid et Athènes. Merkel semble ainsi avoir sacrifié l'Europe pour rester reine absolue chez elle.




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