Les expatriés préfèrent l'Europe aux Etats-Unis. Avec une nette préférence pour les prospères métropoles d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse. Mais Paris n'a pas dit son dernier mot, sondages contradictoires à l'appui.
Chronique sur RFI - Les villes attractives
C'est moi la plus belle et la plus attirante ! La guerre des sondages de fait rage entre les grandes métropoles internationales. La compétition est permanente entre Paris, Londres, Rome, Berlin et autres. Avec à la clé des salons internationaux, des touristes, des entreprises qui s'implantent, des cadres internationaux disposant d'un fort pouvoir d'achat…
La dernière enquête en date est cependant une des plus sérieuse. Elle est réalisée chaque année par le cabinet de conseil Mercer et porte sur la qualité de la vie. "L'Indice Mercer" fait référence, les personnes interrogées étant des expatriés ayant souvent vécu dans plusieurs villes et pouvant donc juger en connaissance de cause.
Et pour ces "expats" venus de tous les continents, il n'y a pas photo: c'est l'Europe qu'ils préfèrent. Sur 230 villes en compétition, dans le Top ten, sept sont européennes.
Dans l'ordre, Vienne est sur la première marche du podium suivie de Zurich et d'Auckland. Munich pointe à la 4ème place, puis suivent Vancouver, Düsseldorf, Francfort, Genève, Copenhague et Sydney. C’est donc un plébiscite non seulement européen, mais aussi germano-helvétique avec 4 villes germaniques et 2 suisses sur les 10 premières.
Les villes étasuniennes à la traine
Les critères pris en compte pour évaluer la qualité de la vie sont, il est vrai, taillés sur mesure pour ces villes prospères où tout est luxe, calme et tranquillité… Ce sont, notamment, l'environnement politique et social, la situation économique, les activités culturelles, la qualité de l'enseignement et des services publics et des transports.
Quant à Vienne, qui est en tête de ce classement depuis 2009, elle dispose avec Genève d'un atout supplémentaire: celui d’héberger plusieurs organisations internationales, ce qui attire de nombreux expatriés.
Les villes françaises font, en comparaison, pâles figures. Paris est seulement à 27ème place. De plus, les attentats de janvier risquent de la déclasser l’année prochaine. Les responsables de cette enquête avertissent déjà que "ce type d’événements risque d’impacter la qualité de vie".
Mais ce classement sévère des expatriés pour la Ville lumière n'a rien de dégradant. Elle est ex æquo avec San Francisco qui est en tête des villes américaines, New-York arrivant loin derrière, au 44ème rang.
Seule autre ville de l’Hexagone présente dans ce palmarès, Lyon occupe, pour sa part, la 39ème place.
Par ailleurs, pour les deux villes françaises d’Outre-Mer présentes ce classement, Pointe-à-Pitre en Guadeloupe est à la 69e place, ce qui est un résultat assez honorable puisqu'elle est dans le premier tiers du classement. Mais pour Nouméa en Nouvelle-Calédonie, c'est moins brillant: elle est au 111ème rang.
La guerre, handicap majeur
A l’inverse, les villes où ne fait pas bon vivre pour les expatriés sont, sans surprise, les villes les villes considérées comme les plus dangereuses. Ainsi, sans surprise, Bagdad est considérée comme la pire ville où habiter pour un expatrié. Elle est suivie de Bangui en République centrafricaine et de Port-au-Prince en Haïti. Quant à Kiev, elle dégringole à la 176ème place.
Si cette étude est intéressante, car les personnes interrogées jugent expériences vécues à l'appui, on ne compte plus les classements de ce genre. Les villes plus sûres, les villes plus attractives pour le business, les villes où les touristes sont les plus nombreux…
Une profusion qui sème le doute sur le sérieux de ces enquêtes médiatisées à outrance par les capitales championnes obsédées par leur image internationale et leur attractivité. La compétition est permanente entre Paris, Londres, Rome, Berlin et autres. Avec à la clé des salons internationaux, des touristes, des entreprises qui s'implantent, des cadres internationaux disposant d'un fort pouvoir d'achat…
Ces palmarès varient selon les personnes sondées et les questions posées. Ainsi quand l’institut Ipsos a interrogé l'année dernière plus de 18.000 personnes dans 24 pays, Paris était ex æquo avec Londres dans ce classement des " Top cities of the world ", mais les deux capitales européennes étaient en 2ème position derrière New York.
A chacun son sondage
De même, la Mairie de Paris a mis en avant une étude d'Opinionway et de KPMG sur son site internet. Elle situait la capitale au 3éme rang des villes les plus attractives de la planète pour les investisseurs derrière Londres et New York.
Autre exemple, le sondage réalisé par The Economist. L'hebdo britannique décerne chaque année le prix de la ville "la plus agréable du monde". Notion pour le moins subjective, même le magazine précise qu'elle repose sur, "la stabilité", "la santé", "la culture", "l'environnement", "l'éducation" et "les infrastructures". Et cette fois, ce sont les métropoles de taille moyenne, situées dans des pays riches avec une faible densité de population, comme l'Australie ou le Canada qui sont au top, avec Melbourne palme d'or.
Et, comme toujours, les villes des pays en guerre étaient en queue de classement, avec, cette fois, Damas en lanterne rouge.
Tous ces classements sont donc à prendre avec des pincettes. C'est finalement comme les grandes enseignes qui promettent de rembourser la différence si vous trouver moins cher ailleurs, tout en prenant bien soin d'avoir de référencer leurs produits avec des codes spécifiques pour rendre les comparaisons impossibles.