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Parité hommes-femmes: la France progresse le plus vite en Europe

mardi, 8 mars, 2016 - 11:46

A l’occasion de la journée des femmes, myeurop a constaté des progrès en matière de parité ces dernières années. Une amélioration particulièrement marquée en France en termes de représentation dans les conseils d’administration et au gouvernement.

Aujourd’hui 8 mars, la journée internationale des femmes est de retour. C’est la quarantième du genre puisqu’elle a été officiellement instaurée par l’ONU en 1977. Même si elle donne lieu à de nombreuses manifestations dans le monde dont certaines ne sont pas exemptes d’arrières-pensées commerciales, cette journée est surtout l’occasion de faire le point sur les progrès en matière d’égalité des genres.

Dans le monde, les questions d’égalité politique et juridique ou d’égalité devant la santé dominent. Mais dans les pays développés, notamment en Europe, ce sont sur les sujets de l’égalité salariale mais aussi de la montée au pouvoir des femmes au niveau de l’entreprise ou de la représentation politique que des progrès restent à accomplir.

Sur un plan général, on peut se référer au « Global gender Gap Index » établi chaque année par le World Economic Forum dont la réunion annuelle se tient à Davos. Cet indice prend en compte quatre domaines : la participation et la prise de responsabilité au niveau économique, la performance en termes éducatifs, la santé et l’espérance de vie, la participation au pouvoir politique.

Globalement, l’Europe progresse

Sur les 145 pays du classement, 14 pays européens se placent dans les vingt premières places en 2015, soit deux de plus qu’en 2012. Autant dire que notre région est la plus propice de la planète à l’égalité hommes-femmes. Au sein de l’Union européenne, deux pays scandinaves, la Finlande et la Suède tiennent le haut du pavé.

Mais notons qu’entre 2012 et 2015, les grands pays européens progressent sensiblement au classement : il s’agit de l’Allemagne qui passe de 10ème à la 5ème place, du Royaume-Uni, de la 13ème à la 9ème place et, surtout, de la France qui se classait 22ème sur 28 en 2012 et qui saute à la 8ème place.

Forte féminisation des conseils d’administration en France…

Cette progression française est tout à fait spectaculaire lorsque l’on regarde la proportion des femmes au sein des conseils d’administration des entreprises cotées en bourse. En se référant aux compilations de la Fondation Schuman, Finlande et Suède tenaient le haut du pavé en 2012 avec 26% de femmes dans ces conseils.

En 2015, la petite Slovénie est passée en tête avec plus de 31% mais la France se retrouve en seconde position sur 28 avec plus de 30% de femmes dans les instances dirigeantes de ces grosses entreprises. Trois ans auparavant, ces femmes n’étaient que 12% en France et le pays n’occupait qu’une modeste 13ème place.

Il faut y voir bien entendu l’effet de la loi qui a instauré des quotas à partir de 2011. Une loi similaire a permis à l’Italie de passer de la 23ème à la 10ème place. Notons aussi que le Royaume-Uni et l’Allemagne ne se situent respectivement qu’à la huitième et neuvième place européenne avec environ 22% de femmes dans les conseils.

… ainsi que du gouvernement

Distinguons le gouvernement du Parlement. Si l’on regarde les femmes ministres, un seul pays atteint la parité absolue 50/50, c’est la Suède. Mais la France n’est pas loin, à la deuxième place, avec 9 ministres de plein exercice sur 19, soit 47%. L’Allemagne est en 5ème place avec 37% de femmes ministres, l’Italie en 7ème position avec 35% et le Royaume-Uni arrive neuvième avec un tiers de femmes dans le gouvernement Cameron.

Bien sûr, la performance française est due à la décision de François Hollande d’instaurer la parité au gouvernement en 2012. On revient de loin, puisque le dernier gouvernement du précédent quinquennat ne comptait que 4 femmes sur 25 !

Les hommes résistent dans les Parlements

Au sein des « chambres basses », comme l’Assemblée nationale en France ou le Bundestag en Allemagne, les progrès sont plus lents. C’est logique puisque s’il est facile de féminiser les candidats, on ne peut guère imposer une féminisation des élus, surtout dans les systèmes majoritaires.

Donc, à cet égard, on retrouve la Suède et la Finlande en tête de l’Union avec 43 et 41% des députés qui sont des femmes.  L’Espagne et la Belgique viennent ensuite avec 39%. La France n’est que 16ème avec 26% de femmes et elle se place derrière l’Italie 31% et le Royaume-Uni 29%. Notons qu’en 2007, le taux de féminisation des députés français n’était que de 18%.

Lente amélioration dans le domaine salarial

Dans ce domaine également, les progrès sont généraux mais cela ne va pas vite. Selon Eurostat, l’écart salarial global était en 2008 de 17,3% au détriment des femmes ; en 2014, cet écart n’a qu’un peu diminué à 16,1%. Il est traditionnellement assez faible dans certains anciens pays communistes qui n’ont connu que récemment la loi du marché.

Champion à cet égard la Slovénie une fois encore, avec un écart limité à 2,9% en 2014 tandis que la Pologne vient en 4ème position avec un écart de 7,7%. On constate que, parmi les grands pays, l’Italie réalise la meilleure performance avec 6,5% de différentiel salarial féminin ce qui reflète le faible taux de participation des femmes au marché du travail.

La France n’est que 15ème avec 15,3%, quand même en progrès par rapport aux 18% de 2008. Quant à l’Espagne, au Royaume-Uni et à l’Allemagne, elles sont loin avec des écarts de 19 à 22%. Outre-Rhin, cette médiocre performance s’explique par l’importance du travail partiel féminin.

Les politiques volontaristes pas toujours applicables

De façon indéniable, les inégalités se réduisent donc en Europe mais aussi ailleurs. Et l’on constate qu’il y a désormais une sorte d’unanimisme politique pour adopter des mesures volontaristes tendant à plus d’égalité. Ces mesures volontaristes fonctionnent d’autant mieux là où l’on peut imposer des quotas, comme dans les conseils d’administration ou encore dans les gouvernements.

C’est évidemment plus difficile dans d’autres domaines, en particulier dans le domaine des rémunérations où l’écart salarial est ancien et résulte de facteurs sociaux, culturels voire psychologiques. Il est n’est pas douteux, par exemple, que la maternité handicape les promotions hiérarchiques qui restent le meilleur facteur d’accélération des rémunérations.

C’est donc au niveau des entreprises qu’une attention toute particulière doit être portée aux carrières féminines. Notons pour finir que la France a particulièrement progressé en Europe ces dernières années. Enfin une bonne nouvelle que l’on ne saurait bouder aujourd’hui !




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