Si l'Europe n'a pas de programme lunaire spécifique, elle compte bien accompagner les efforts de la Russie pour se rendre sur notre satellite. Les missions russes Luna seront, en effet, équipées de technologies européennes afin de les aider au cours de leurs pérégrinations lunaires.
La fin programmée de la Station spatiale internationale, à l'horizon 2024, donne des idées à l'Agence spatiale européenne (Esa). L'Esa participe ainsi pleinement au programme lunaire russe, qui s'apprête à lancer une série de missions robotiques vers notre satellite. Les missions russes Luna-Resurs (Luna 27) ou Luna 28 (qui a pour objectif de prélever des échantillons du sol lunaire) seront ainsi équipées d'équipements conçus et fournis par l'agence européenne. Une foreuse européenne, destinée à explorer le sol de la Lune, équipera par exemple Luna 27. Mais l'Esa s'est également associée à Airbus Defense and Space pour concevoir le système de pilotage qui aidera l'atterrisseur de Luna 27 à se poser au bon endroit sur la surface lunaire, au pôle sud de l'astre.
Vers un village lunaire ?
L'Esa semble viser, à terme, la constitution d'un véritable « village lunaire » international. De là à imaginer que l'on puisse vivre sur notre satellite, il y a un pas que les responsables de l'agence européenne se gardent bien de franchir, pour le moment. Il s'agirait davantage de mettre en place une coopération internationale articulée autour de plusieurs missions, robotiques et humaines, afin d'envisager, à partir de cette base lunaire, une exploration générale du système solaire. L'objectif, à terme, est bien de faire atterrir sur la Lune des astronautes européens.
Ce regain d'intérêt pour l'exploration lunaire coïncide avec les ambitions spatiales américaines. La Nasa vise, quant à elle, la planète Mars, à l'horizon 2030. Si Mars est l'objectif d'une future mission habitée, la Lune sera une étape nécessaire dans ce long voyage vers l'inconnu. L'Europe pourrait donc prendre toute sa part dans cette nouvelle aventure technologique et humaine.