Alors que les Britanniques se prononcent jeudi sur leur maintien ou non au sein de l'Union européenne, beaucoup craignent que cette consultation ne soit que la première à sonder des peuples européens de plus en plus eurosceptiques.
Et si le Brexit préfigurait un Czezit ? Quel que soit le résultat du referendum organisé demain, il se pourrait bien que cette consultation donne des idées aux plus eurosceptiques des gouvernements européens. Alors que l'Europe affronte des crises parmi les plus graves de son histoire – crise économique, crise de l'euro, crise des migrants – certains pays pourraient vouloir profiter de la vague d'euroscepticisme qui saisit leurs opinions publiques, et qu'ils alimentent pour certains, afin d'exiger de nouvelles concessions de la part de l'Union européenne ou de proposer un referendum sur leur maintien ou leur sortie de l'UE. Dans tous les cas, de pareilles manœuvres préfigureraient, selon certains observateurs, le début de la fin de l'UE telle que nous la connaissons.
Les pays traditionnellement eurosceptiques seraient ainsi en première ligne. On pense évidemment à la Hongrie, dont le gouvernement comme la population ont sévèrement sanctionné la gestion européenne de la crise des migrants. Le premier ministre tchèque a, quant à lui, annoncé qu'en cas de Brexit, son pays serait certainement amené à se prononcer à son tour sur son maintien dans l'UE d'ici quelques années. Enfin, l'Autriche n'est pas passée loin d'une telle consultation. Battu aux portes du palais présidentiel lors des dernières élections du mois de mai, le parti d'extrême droite autrichien avait en effet promis d'organiser un tel referendum en cas de victoire.
L'euroscepticisme gagne du terrain
Une sortie du Royaume-Uni aurait pour conséquence d'isoler un peu plus ses partenaires traditionnels au sein de l'UE, que sont la Finlande, les Pays-Bas, la Suède ou le Danemark. Fragilisés, ceux-ci pourraient être amenés à reconsidérer leur appartenance à l'UE en cas de Brexit, comme les Suédois, qui sont 44% à plébisciter l'UE avec le Royaume-Uni mais seulement 32% en cas de Brexit.
Les pays du « sud » de l'Europe sont eux aussi gagnés par l'euroscepticisme. Ainsi, une large majorité d'Italiens (58%) et de Français (55%) souhaitent pouvoir se prononcer sur leur maintien au sein de l'UE. Entre organiser un referendum et se prononcer pour la sortie de l'UE, il y a néanmoins un pas, dont les Européens devraient profiter pour entamer une énième refondation institutionnelle. Mais que les Britanniques se prononcent pour le « leave » ou le « remain », pas sûr que cela suffise pour enrayer la contagion de l'euroscepticisme.