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Après le Brexit, quels scénarios ?

vendredi, 24 juin, 2016 - 15:29

Le lendemain du referendum britannique n'est que le premier jour d'une longue et intense période de tractations diplomatiques et commerciales. Quel que soit le scénario de coopération finalement retenu entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, les entreprises britanniques pâtiront de cette période d'incertitude.

Les Britanniques se sont prononcés pour le « leave » à près de 52% des voix. Mais le referendum n'est que la première étape d'un parcours désormais semé d'embuches commerciales et économiques pour le Royaume-Uni. Le pays va maintenant devoir négocier de nouvelles modalités de coopération commerciale avec l'Union européenne (UE), dont il ne fera bientôt plus partie. En attendant leur sortie effective de l'UE, les entreprises britanniques vont souffrir de la période de renégociation qui va s'engager et qui pourrait durer au moins deux ans. A l'issue de cette période, pendant laquelle les règles européennes continueront à régir les relations entre l'UE et les îles britanniques, plusieurs scénarios s'esquissent.

Le premier est celui de l'intégration du Royaume-Uni dans l'espace économique européen. Il s'agirait du modèle d'intégration le plus poussé, qui concerne actuellement des pays comme l'Islande ou la Norvège, et qui garantit aux entreprises de ces pays un libre accès à l'ensemble des marchés de l'UE : biens, services, mais aussi capitaux et personnes. Les entreprises concernées doivent respecter les règles et la législation européennes en vigueur dans le marché unique. Mais la contrepartie à cet accès n'est guère acceptable dans un pays qui a aussi nettement dit « non » à l'Union européenne, puisqu'il s'agit de contribuer au budget de cette dernière. Les négociateurs pourraient alors favoriser un scénario à la Suisse, sous la forme d'accords bilatéraux de libre-échange. Mais ce genre d'accords impliquerait également de mettre la main à la poche pour le budget européen, alors que les partisans du Brexit se sont clairement prononcés contre une telle option. De plus, ils excluraient en partie le secteur des services et celui de la finance. Impensable, pour la City…

Vers un régime de « droit commun » à l'OMC ?

Si les négociateurs européens et britanniques échouent à finaliser un accord, le Royaume-Uni dépendra du régime de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Ses entreprises auront accès au marché unique, à la condition de s'affranchir de barrières douanières. La « clause de la nation la plus favorisée » s'appliquerait alors. Si ce dernier scénario l'emporte finalement, les pertes pour l'export britannique pourrait s'élever à quelque 30 milliards de livres par an, selon l'assureur crédit Euler Hermès.




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