Le Brexit n'aura pas que des effets sur la finance et le monde des affaires. Les salariés – Français vivant au Royaume-Uni, Britanniques vivant en France – doivent, eux aussi, s'attendre à de profonds changements une fois la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) consommée. Tour d'horizon des changements annoncés.
Pour l’heure, la victoire du « leave » semble poser davantage de questions qu’elle n’apporte de réponses. C’est notamment le cas pour les quelque 300 000 français vivant et souvent travaillant outre-Manche, qui se retrouvent dans l’incertitude. Première conséquence pratique du Brexit, Britanniques et Français vivant et travaillant respectivement en France et au Royaume-Uni devront obtenir un permis de séjour et un permis de travail.
La protection sociale dont bénéficient les « travailleurs détachés » va également disparaître. Concrètement, un salarié français à Londres ne sera plus couvert quand il sera admis dans un hôpital de la capitale anglaise. Qu’ils travaillent ou pas, les expatriés français au Royaume-Uni ne pourront plus y utiliser leur carte vitale européenne. Ils devront alors se reposer sur le système de soin local et ne bénéficieront de la « sécu » à la française que s’ils cotisent à la Caisse des Français de l’étranger. A moins que leurs entreprises ne prévoient des systèmes pour assurer la protection sociale de leurs salariés. Les partisans du Brexit ayant fait de la lutte contre l’immigration – légale et illégale – un de leur principal cheval de bataille, il est également fort probable que les prestations sociales (allocations familiales, aides au logement) accordées aux étrangers, même européens, voient leur montant diminuer. Enfin, sans nouvel accord bilatéral, les salariés français exerçant au Royaume-Uni se verront appliquer une décote sur leur droit à la retraite concernant les années travaillées outre-Manche.
Des conséquences au niveau collectif
Les pertes de droits collectifs de certains salariés pourraient également être conséquentes. Ainsi des « effets de seuil », qui n’accordent certains droits qu’aux entreprises de plus de 1 000 salariés, comme le congé de reclassement après un licenciement collectif. Les effectifs des multinationales s’établissant au niveau européen, la « perte » des salariés anglais pourraient priver de nombreuses entreprises et leurs salariés de ces droits.