En 2013, plus de 22 900 décès prématurés ont été causés par la pollution due aux centrales à charbon en activité en Europe. Des centrales qui ne se contentent pas de polluer les habitants des pays où elles sont installées.
Une étude, publiée le 5 juillet par quatre ONG, dresse la liste des « 30 toxiques », ces centrales à charbon particulièrement polluantes et auxquelles on peut attribuer le plus de décès prématurés. Neuf d'entre elles se situent au Royaume-Uni, six en Allemagne, cinq en Pologne et en Roumanie. A elles seules, ces trente centrales sont responsables de la moitié des morts par pollution en Europe. Le continent compte ainsi quelque 280 centrales à charbon, qui produisent 18% des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
Les pays européens qui paient le plus lourd tribu à la pollution au charbon sont l'Allemagne (3 630 morts), le Royaume-Uni (2 100), la Pologne (1 860), l'Italie (1 610) et la France, avec 1 380 décès par an. Mais le charbon dégagé par les centrales électriques est également responsable de nombreuses maladies. Ainsi, en Europe et en 2013, date des derniers chiffres disponibles, 11 800 cas de bronchite chronique et 21 000 admissions à l'hôpital auraient eu pour cause la pollution liée aux centrales à charbon.
La France, pays le plus touché par la pollution venue d'ailleurs
Mais le rapport des ONG ne se contente pas de démontrer les effets de la pollution au charbon sur les habitants des pays qui accueillent les centrales. Il analyse également l'impact de cette pollution sur les habitants des pays voisins. Et c'est la France qui arrive en tête des pays touchés par cette pollution venue d'autres pays. Une pollution au charbon qui provient majoritairement d'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Espagne, de Pologne ou encore de République tchèque, et qui serait responsable, en France, de 1 200 décès prématurés par an, sur les 48 000 causés par la pollution de l'air. Et ce alors que ne sont plus exploitées en France que quatre centrales au charbon.
Dans le classement des pays dont les centrales ont le plus d'effets dangereux sur les habitants des pays voisins, la Pologne arrive en tête, avec 4 690 morts prématurés en dehors de ses frontières. Elle est suivie par l'Allemagne (2 490), la Roumanie (1 660), la Bulgarie (1 390) et le Royaume-Uni (1 350). Le rapport conclue que la fermeture des dernières centrales à charbon en service au Royaume-Uni, prévue pour 2025, pourrait sauver près de 3 000 vies par an, dans le pays et chez ses voisins. Des fermetures qui pourraient avoir un impact direct sur les dépenses de santé liées au traitement des maladies chroniques et bronchites causées par ces centrales, qui s'élèvent chaque année à plus de 62 milliards d'euros en Europe.