A la veille de la première visite de Theresa May, la nouvelle Première ministre britannique, les Irlandais redoutent les conséquences du Brexit sur la libre circulation en place entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord.
En Irlande du Nord, plusieurs responsables politiques et militants des droits de l'homme menacent de lancer un recours en justice contre la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), si cette sortie doit s'accompagner d'une remise en cause du processus de paix, en vigueur depuis les accords du Vendredi saint. Ces accords, conclus en avril 1998, ont mis un terme à plusieurs décennies de conflit entre catholiques et protestants, les premiers étant nationalistes et les seconds en faveur du Royaume-Uni. Ces « Troubles », comme ils sont officiellement appelés, ont fait plus de 3 500 morts entre 1969 et 1998. Depuis ces accords, un exécutif biconfessionnel est en place à Belfast.
C'est peu dire si la visite de la nouvelle Première ministre anglaise, Theresa May, est attendue. Après l'Ecosse, qui a aussi voté en faveur du maintien dans l'UE, elle doit se rendre, ce lundi, en Irlande du Nord, pour discuter des conséquences du Brexit dans cette région qui, contrairement à l'ensemble du pays, a voté à 56% en faveur du « remain ». Selon la nouvelle hôte de Downing Street, le Brexit « doit marcher aussi pour l'Irlande du Nord, y compris pour ce qui est de la frontière avec la République d'Irlande ».
La question des frontières revient sur la table
Alors que les craintes quant au rétablissement des frontières et des contrôles douaniers entre les deux Irlande se font jour, la Première ministre doit rassurer. Les dirigeants de la République d'Irlande et de l'Irlande du Nord ont déclaré qu'ils ne souhaitaient pas que le Brexit soit synonyme du retour de « frontières rigides » entre les deux territoires. En effet, les Irlandais peuvent, depuis 1922, se déplacer librement d'un coté à l'autre de la frontière, longue de 500 kilomètres, qui sépare désormais l'Irlande du Nord d'un pays membre de l'Union européenne.
En cas de rétablissement des contrôles douaniers, beaucoup de Nord-Irlandais redoutent que les échanges commerciaux entre les deux zones pâtissent de ces nouvelles règles. « La paix et la stabilité en Irlande du Nord seront toujours l'une des priorités de mon gouvernement », a déclaré Theresa May.