Un rapport classe les pays européens selon les avancées en faveur des personnes LGBT, mais aussi en fonction du climat politique et du débat public sur ces questions. Une fracure nette entre les pays de l'Est et ceux de l'Ouest de l'EUrope persiste.
Comme chaque année, l'ILGA (International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association ) Europe publie son rapport dressant l'état des lieux des droits des personnes LGBT sur le continent européen. Le classement annuel de 49 pays prend en compte les avancées législatives (mariage, adoption, etc.) mais aussi le taux de crimes ou de discours de haine présent dans le débat public, la reconnaissance du genre et des familles homoparentales, la liberté d'expression et de rassemblement des LGBT, le droit d'asile, etc.
Selon le rapport 2016, Malte arrive en tête du classement des pays européens où il fait bon vivre pour les LGBT, avec une « note » de 88%. L'île est suivie par la Belgique (82%). Le Royaume-Uni complète ce podium, avec une note de 81%. L'année 2016 voit une forte progression des notes attribuées à l'Autriche, à la Grèce et à l'Irlande. Les pays d'Europe de l'Est voient en revanche leur note chuter, à l'instar de la Pologne. Le bas du classement est occupé par l'Arménie (7%), la Russie (7%) et l’Azerbaïdjan (5%).
La France en progression
Une fois n'est pas coutume, la France se classe mieux que l'Allemagne (55%) dans le rapport 2016 de l'ILGA. Sa note passe de 65% en 2015 à 67% en 2016. Cette progression est due à certaines avancées, comme l'autorisation, sous conditions, pour les homosexuels de donner leur sang. L'arrivée de la PrEP, ce traitement préventif qui permet de lutter efficacement contre la transmission du VIH, est également mise au crédit de la France.
Mais le rapport de l'ILGA met aussi la lumière sur les efforts que la France doit encore mettre en œuvre pour renforcer l'égalité et la reconnaissance des personnes LGBT. Il s'interroge sur la teneur du débat public français, alors que de nombreux Français souhaiteraient encore pouvoir abroger le « mariage pour tous ». Comme le déclare Brian Sheehan, le coprésident d'ILGA Europe, « changer les lois ne change pas automatiquement la vie. Ce dont les personnes LGBT ont besoin de leurs gouvernements à travers toute l'Europe, c'est d'une action continuelle, engagée et collaborative ».