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Le Gabon et l’Union européenne rapprochent leurs intérêts

jeudi, 4 août, 2016 - 15:10

Les dernières visites de délégués européens au Gabon ont confirmé la relation de confiance qui dure depuis plusieurs années entre Bruxelles et Libreville. De plus en plus fructueux, ces échanges confortent le Gabon dans la politique économique et sociale engagée depuis 2009.

Fin juin, une délégation de l'Union européenne (UE) s'est rendue au Gabon dans le cadre d'une mission d'observation de l'élection présidentielle, dont le premier tour se tient le 28 août. Donnant suite à l'invitation du gouvernement gabonais, les représentants de l'UE ont ainsi rencontré le Premier ministre Daniel Ona Ondo, les ambassadeurs des pays européens au Gabon ainsi que le président du Conseil national de la démocratie (CND), Séraphin Ndaot Rembogo. À cette occasion, la chef de délégation européenne, Mariya Gabriel, n'a pas manqué de souligner « l'engagement du Gabon pour les normes démocratiques, le respect de lois nationales et des critères internationaux auxquels le pays a souscrit ».

En avril, une précédente mission exploratoire avait déjà réuni plusieurs experts européens à Libreville en vue de l'échéance présidentielle, là aussi à la demande des autorités gabonaises. Les résultats positifs de la première visite se sont ainsi confirmés, constatant la transparence du pouvoir dans l'accès aux informations et le respect des normes institutionnelles. Un gage de confiance pour Bruxelles, qui entend faire fructifier ses excellents rapports avec le Gabon. Des négociations sont actuellement en cours entre les deux parties afin de conclure un accord de partenariat économique (APE) pour l'ouverture réciproque des marchés. Au préalable, le pays de 1,8 million d'habitants s'était déjà vu allouer une dotation de près de 40 millions d'euros par le Fonds de développement européen dans le but de développer ses infrastructures et son système éducatif sur la période 2008-2013. Compte tenu des progrès enregistrés en cinq ans, l'enveloppe versée pour 2014-2020 a été réduite à 13 millions d'euros.

Bruxelles croit en l'émergence du Gabon

Si le Parlement européen apporte son concours financier au développement du Gabon, c'est parce qu'il soutien les réformes politiques et économiques entreprises par Ali Bongo depuis son élection à la présidence en 2009. Dès son accession à la tête du pays, le chef de l'État a chargé son directeur du cabinet, Maixent Accrombessi, de concevoir et de mettre en œuvre un projet global visant à faire du Gabon un pays émergent dans les 15 années à venir. C'est ainsi qu'est né le Plan Stratégique Gabon Émergent (PSGE), visant à impulser une croissance durable et inclusive à l'horizon 2025.

Afin d'éviter les fluctuations économiques et la « jobless growth » (« croissance sans emploi ») du secteur pétrolier, Maixent Accrombessi a axé le PSGE sur la diversification de l'économie nationale pour réduire considérablement sa dépendance vis-à-vis de l'or noir. Depuis six ans, l'accent a donc été mis sur le développement des infrastructures de transport et d'énergie afin de favoriser l'essor des secteurs industriels, agricoles et tertiaires.

La croissance gabonaise au beau fixe

Pour ce faire, le Gabon a misé sur son immense potentiel en énergies renouvelables, notamment en termes d'hydroélectricité, afin de préserver son exceptionnelle biodiversité et ses précieuses ressources naturelles. Dans le même temps, l'effort s'est également porté sur la valorisation du capital humain à travers des actions d'envergure en faveur de la formation professionnelle, de l'entrepreneuriat et des technologies de l'information et de la communication (TIC). Ces mesures visant à « libérer les énergies créatrices » permettront, selon le directeur du cabinet présidentiel, « d'assurer une prospérité durable aux citoyens gabonais ».

Grâce aux efforts structurels et économiques consentis pour « émerger » au niveau mondial, le Gabon a réussi à maintenir une croissance proche de 6 % malgré l'effondrement des cours pétroliers depuis deux ans. Les investissements étrangers ont même doublé en moins de cinq ans (5 milliards en 2013 et en 2014, contre 2,5 milliards en 2009), plaçant l'État d'Afrique centrale au neuvième rang des pays africains "où il fait bon investir" en 2015, d'après le dernier Global Entrepreneurship Index publié par un cabinet londonien réputé.

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