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Le Tafta menace la politique climatique de l’UE

mardi, 9 août, 2016 - 10:15

Un nouveau volet du traité de libre échange entre les Etats-Unis et l'UE s'est ouvert sur la question de l'énergie. En l'état des négociations, ces nouvelles dispositions ne sont pas compatibles avec les engagements de l'UE en faveur du climat.

Le Tafta (Transatlantic Free Trade Agreement), cet accord commercial de libre échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne (UE), est toujours en phase de négociations, mais ne laisse pas d'inquiéter les défenseurs de l'environnement. L'ouverture, en juillet, des pourparlers sur le chapitre « Energie et matières premières », a révélé les ambitions des deux parties en matière de libéralisation du marché de l'énergie transatlantique. L'objectif est de faire disparaître toute barrière commerciale entre les deux parties, et notamment « l'élimination de toutes les restrictions existantes sur l'exportation de gaz naturel ».

Cette dernière demande provient des pays de l'Est et des pays baltiques, qui souhaitent ainsi se déprendre de leur dépendance aux importations de gaz russe. Du côté de la Commission européenne, on y voit également une manière de profiter du marché du gaz naturel américain.

Importer du gaz américain revient à favoriser le gaz de schiste

En s'approvisionnant en gaz naturel depuis les Etats-Unis, l'UE favoriserait ainsi l'extraction de gaz de schiste, extrêmement émettrice en gaz à effet de serre. Un résultat en contradiction flagrante avec les objectifs de l'accord de Paris, signé à l'issue de la COP21. Dans cet accord, l'UE s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'au moins 80% par rapport à 1990. Elle a également annoncé une baisse de 40% de ses émissions de CO2 d'ici à 2030.

Or le Tafta interdit de discriminer, sur les marchés, les fournisseurs ou le type d'énergies échangées. De fait, l'UE interdirait ainsi aux Etats-membres de promouvoir à l'intérieur de leurs frontières les énergies renouvelables, plutôt que les énergies fossiles. Autrement dit, si ce volet du Tafta était appliqué en l'état, la promesse de parvenir à maintenir l'augmentation du réchauffement climatique à 2°C, voire 1,5°C, aurait du plomb dans l'aile. Pour l'heure, les dirigeants européens ne semblent pas s'en émouvoir outre mesure.


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