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L’inexorable montée des populismes européens

mardi, 6 septembre, 2016 - 11:38

Le succès du parti d'extrême droite allemand AfD, lors des élections du 4 septembre, confirme la progression des formations populistes européennes, qui capitalisent sur le rejet de l'immigration.

Longtemps épargnée, l'Allemagne semble à son tour céder aux sirènes du populisme. En arrivant en deuxième position lors des élections législatives du Mecklembourg-Poméranie occidentale, dimanche 4 septembre, le parti d'extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) a même devancé la CDU d'Angela Merkel (22% des voix contre 19%). Pour beaucoup d'observateurs, la chancelière allemande paie les conséquences de sa politique migratoire : au plus fort de la « crise des migrants », l'Allemagne avait, en effet, accueilli plus d'un million de réfugiés sur son territoire. Malgré l'élan de générosité initial de la part de la population allemande, une partie de l'électorat d'outre-Rhin semble donc aujourd'hui reprocher à la formation d'Angela Merkel cette ouverture des frontières.

Une tendance qui se répand en Europe : les partis populistes européens « surfent » depuis longtemps sur la question migratoire. Malgré leurs divisions – qui les ont notamment empêché de constituer un groupe au Parlement européen après les élections de 2014 –, presque tous les partis d'extrême droite européens se retrouvent dans la dénonciation des supposés méfaits de l'immigration. Au Pays-Bas, par exemple, le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, qui compte 15 députés, devrait tripler son score aux élections législatives de 2017. En Hongrie, le Jobbik a presque multiplié son score par dix entre 2006 et 2014, passant de 2,2% à 20,2% lors des élections législatives. A tel point que la Hongrie se retrouve sur la plus haute marche du « podium » du populisme autoritaire en Europe.

Le classement des pays les plus populistes

L'institut de recherche suédois Timbro vient, en effet, de publier son « Indice du populisme autoritaire 2016 », qui classe quelque 33 pays européens selon l'évolution de 206 partis considérés comme « populistes », depuis 1980. Les critères pris en compte par l'étude sont le nombre de mandats obtenus au parlement et la participation à un gouvernement – sans distinguer populisme de droite ou de gauche.

Il ressort de cet indice que la Hongrie (66%), la Grèce (57%) et la Pologne (46%) sont les trois pays européens les plus séduits par les discours populistes. La Suisse arrive cinquième, et la France se classe en onzième position. Seuls l'Islande, Malte et le Monténégro ont, pour l'heure, résisté à la tentation populiste.

 




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