Si l'extrême pauvreté recule au niveau mondial, les inégalités de revenus ont augmenté dans certains pays européens.
La Banque mondiale, dans son rapport annuel sur la pauvreté et la prospérité partagée, publié dimanche 2 octobre, dresse un bilan contrasté de l'évolution des inégalités à travers le monde. Sur le front de l'extrême pauvreté, estimée selon l'institution à un revenu inférieur à 1,9 dollar par jour, les choses s'améliorent : 1,1 milliard de personnes seraient ainsi sorties de l'extrême pauvreté entre 1990 et 2013. Une chute de 12%, soit environ 100 millions de personnes.
Bien que 767 milliards d'êtres humains doivent toujours subsister avec moins de deux dollars par jour, « c'est la première fois que l'on constate une réduction de cette ampleur depuis la révolution industrielle. Entre 1820 et 1990, les inégalités ont cru de manière constante à l'échelle mondiale », explique le rapport. Cette hausse de revenu concerne majoritairement ceux des 40% les moins favorisés qui, au sein d'une soixantaine de pays, ont continué de progresser. Une performance, en pleine crise financière mondiale, qui a principalement bénéficié aux population asiatiques et sud-américaines.
L'Europe du Sud à la peine
Malgré ces bonnes nouvelles, les inégalités progressent encore dans de nombreux pays, notamment en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce dernier pays, la part des 1% les plus riches dans le revenu national a doublé depuis les années 1980 (de 9% à 18%).
Mais c'est en Europe que les inégalités se sont le plus aggravées. L'Europe du Sud est particulièrement touchée : les 40% les moins riches en Grèce ont ainsi subi une perte de 10% de leurs revenus entre 2008 et 2013. Un sort que partagent la plupart des pays européens les plus touchés par la crise de 2008 : l'Irlande (-4,38%), l'Italie (-2,86%) et l'Espagne (-1,32%). La France et l'Allemagne ne sont pas concernées par cette baisse, leurs 40% les moins riches ayant connu une légère hausse de leurs revenus de +0,19% et +1,35% sur la même période.