Si la France continue de truster le haut du classement européen de l'actionnariat salarié, les chiffres globaux sont pourtant en baisse.
La France est championne d'Europe de l'actionnariat d'entreprise, selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Eres, publiée en septembre. Une constante, depuis plusieurs années. Dans le détail, près de 2,8 millions de salariés d'entreprises françaises possèdent des parts dans l'entreprise où ils travaillent.
Cela représente une moyenne de 37,2% de l'ensemble des salariés des entreprises cotées en bourse. La France est suivie par le Royaume-Uni (27,4%) et la Pologne (20,5%). En Allemagne, pays où les salariés préfèrent peser grâce à leurs syndicats, la proportion de salariés actionnaires de leur entreprise n'est que de 14,5%. Derniers du classement, les salariés italiens ne sont que 8,9% à détenir des actions de leur entreprise, et les Irlandais 7,7%. La moyenne européenne, quant à elle, s'établit à 23%.
Des avantages fiscaux
Inutile pourtant, pour les salariés possédant des actions, de compter peser sur les orientations de leur entreprise. Si 37,2% des salariés français sont actionnaires, ils ne sont propriétaires que de 3,9% du capital de leur entreprise. Mais les salariés détenteurs d'actions bénéficient d'avantages fiscaux intéressants, comme l'exonération d’impôt sur les plus-values. Ainsi, un salarié qui aurait investi 100 euros dans les actions de son entreprise, entre 2006 et 2010, engrangerait un gain moyen de 78%.
Malgré ces bons chiffres et la bonne place de la France, la tendance de l'actionnariat salarié est à la baisse : si 82% des entreprises françaises proposaient un plan d'actionnariat à leurs salariés en 2013, elles n'étaient plus que 77% en 2015. Dans le même temps, le pourcentage de salariés actionnaires a chuté de 10 points.